BIENVENUE SUR LE BLOG DE PAPA GATO

31 juillet 2011

... Après.

OK, tout faux. Pitos y bronca.

Avant...

Je vais me livrer à un exercice qu'il est hautement recommandé d'éviter: faire un pronostic sur une corrida. Vu que les toros sont, comme les melons, imprévisibles, et les toreros fragiles comme les hommes, et le public inconnu, comme le public... et que l'on ne sait jamais si la fameuse mayonnaise va prendre à cette heure dite, dans ce lieu-là...
Et pourtant, pourtant... j'ose prédire que la corrida de Fuente Ymbro, cet après-midi à Bayonne, va sortir belle, mobile, sauvage et brave au point qu'elle sera récompensée du prix du meilleur lot de la saison 2011.
Que les trois jeunes toreros, plus que motivés, vont payer comptant et s'employer à triompher. Ce qu'il vont obtenir puisqu'ils sortiront, portés en triomphe, ensemble...
Que le public de cette corrida des Fêtes sera enjoué, heureux d'être là, farci évidemment de quelques gueulards avinés, mais dans l'ensemble attentif et bienveillant...
Que nous allons assister à un grand et beau spectacle qui honore la tauromachie et lui donne de l'énergie à vivre, encore longtemps...

Il est douze heures, 
le soleil cogne déjà,
la ratatouille mitonne.
Elle s'annonce excellente.
Aux arènes, 
les toreros tirent au sort les lots de toros...


25 juillet 2011

Les cornes des Victorinos

 Dimanche 24 juillet à Tyrosse.
Les six exemplaires de Victorino Martin se suivent et se ressemblent: 
cornes aux pointes arrondies, qui semblent anormalement courtes. 
On pense à un afeitado d'importance. 
Et pourtant, la manipulation paraît tellement évidente et exagérée 
que je n'arrive pas à croire qu'elle soit si grossière. 
Et je me dis, qu'après tout, 
les cornes de ces six toros sont peut-être naturelles et limpias, 
seulement laides.
Fraude ou pas fraude? 
Votre avis?

24 juillet 2011

Il est revenu... (2)

De tous temps, les idoles de l'arène ont entraînées dans leur sillage passions populaires et médiatiques. J'ai eu l'occasion de vivre trois de ces phénomènes: M. B. "El Cordobes", plus tard Paco Ojeda, aujourd'hui Jose Tomas. 
Il est évident que Cordobes revêt une dimension particulière et unique car il incarne une époque, bien au-delà du mundillo taurin. Son énergie hors du commun, flamboyante et rebelle, en a fait une star pratiquement mondiale tant il collait à l'image d'une révolte bouffant la tradition et le classicisme de toutes ses dents.
Paco Ojeda a conduit à son apogée une tauromachie de l'extrême proximité et de la verticalité triomphante. Au point de tracer la frontière entre l'avant et l'après, grâce à une emprise envoûtante sur ses adversaires et sur le public. Une tauromachie de la virilité et de la puissance.
Jose Tomas ouvre le règne de l'intransigeante immobilité qui ne connaît pas le recul. C'est lui qui choisit et, si le toro ne se prête pas au jeu, advienne que pourra. Jose Tomas ne connaît ni le compromis ni la concession. Sa vie dut-elle être en jeu. Cela lui vaut beaucoup de sang versé et une admiration ahurie du quidam des mortels. En des temps où nous sommes ballotés par les événements, cette tauromachie du choix convaincu force notre désir.
De ces trois figures fondatrices de la tauromachie actuelle, retenons un trait commun: l'animalité. Chacun semble livré à une intuition, une pulsion qui le guide. Pas ou peu de cérébralité, pas de fort en thème, pas de premier de la classe. Aucun ne torée parfaitement mais tous possèdent un discours instinctif de l'arène qui les rend uniques. En ce sens, Tomas est l'anti-Juli, comme Cordobes était l'anti-Camino ou Ojeda l'anti-Espartaco.
Tauromachies émotionnelles, émotives, irréfléchies, intuitives, essentielles.
Autre point commun: il s'agit de tauromachies populaires, qui s'adressent à toutes et tous en évitant le piège de la référence pour public initié (les connaisseurs ont d'ailleurs du mal avec cela).
Des tauromachies universelles qui adressent la corrida à l'humanité entière et pas seulement aux aficionados.
Des tauromachies de l'impossible qui ne peuvent être répétées en dehors de leurs créateurs mais seulement recopiées, imitées, pour faire école.
Des tauromachies difficiles à supporter car s'inventant au bord de la rupture.
Et c'est précisément ce qui peut heurter: que la prise de risque devienne une fin en soi et que de la promesse du sang on fasse commerce. Alors que la blessure est parfois le prix obligé mais jamais l'enjeu.
Le diamant reste la pulsion de vie, l'énergie à vivre, la renaissance à chaque instant.
Manuel Benitez "El Cordobes" joua dans un film qui portait comme titre "Apprendre à mourir". On ne peut mieux dire.

22 juillet 2011

Honteux.

Insupportable et inadmissible éditorial d'André Viard sur le site "Terres taurines". 
Décidément, nous ne partageons ni ses valeurs ni ses arguments nauséabonds.
La défense de la tauromachie n'autorise pas à tenir des propos scandaleux et dangereux qui déshonorent l'aficion. 

Fuera!


17 juillet 2011

Le devoir de passion

J'écoute, presque tous les jours, sur France Bleu Gascogne, les commentaires en direct des corridas de la Madeleine par André Viard et Pierre Arnouil. 
Je me garderai bien de juger la pertinence proprement taurine de leurs déclarations; je les crois sur parole. 
Mais franchement, quel manque de rythme! Des "blancs" incompréhensibles sur l'antenne, des lenteurs d'élocution en retard d'une guerre sur l'action racontée, des "saucissonnages" de phrases, dus sûrement à la recherche du mot juste, qui désamorcent le propos.
Et le ton, qui se veut mesuré, paraît en fait, à l'antenne, trop monotone, à la limite parfois du désintérêt.
Nous, auditeurs, qui n'entendons que les voix des commentateurs, avons besoin qu'elles nous transmettent, au-delà d'une information - aussi juste et objective soit-elle, l'actualité, la vitalité du spectacle. Et surtout, surtout, la passion de ceux qui nous le racontent. À l'évidence, A.Viard et P.Arnouil n'en manquent pas, mais, sur les ondes, c'est un peu "opération cache-ta-joie".
De nos jours où, sans excès de parano, la corrida est ouvertement contestée, il est indispensable de témoigner de sa passion. Ne pas tomber dans le piège de la justification de la passion mais la faire entendre, incontestable et irrépressible, la donner à voir. Surtout lorsque l'on dispose d'une tribune médiatique. Zocato, le chroniqueur du journal Sus-Ouest, y parvient souvent. Nos duettistes du micro y échouent régulièrement.
Aujourd'hui s'impose un devoir de passion. Sur bien des plans. 
La tauromachie en est un rendez-vous privilégié. Surtout pour ceux qui s'investissent dans un combat pour la défendre.
Ceci étant écrit évidemment sans une once d'agressivité et conscient de la difficulté de l'exercice. Mais après-tout, la radio est une activité publique et même de service public en ce qui concerne cette station. Donc notre affaire à tous.

13 juillet 2011

Cendrillon.

Cette jeune fille de 20 ans est la torera 
CONCHI RIOS.
Gravement blessée à Rieumes, il y a un peu plus de deux semaines, 
elle est sortie portée en triomphe des arènes de Madrid, dimanche dernier.
En un peu moins de trois semaines, elle est devenue une vedette.
A peine plus âgée qu'une lycéenne...
Est-ce son air de timidité ou un fond de tristesse dans son regard...
émouvante, non?

12 juillet 2011

Matinale

J'ai réussi à capter son attention. Il me regarde. Je le cite. Il s'élance de 20 mètres. Six cents kilos, à fond de train, s'engouffrent dans ma muleta. Malgré la violence de la charge, je parviens à baisser la main et la course se ralentit miraculeusement. Las Ventas n'en revient pas. Alors que je cite à nouveau, le fameux run-run gronde et s'amplifie. Le toro répond. Cette fois, je le guide encore plus lentement, plus loin. La troisième, c'est la plus difficile, toujours, celle qui confirme et qui prouve, celle qui autorise toutes les suite, la clé. Celle que tout le monde attend. Léger cite, le toro vient bien. J'avance la jambe. Je me l'enroule autour de la ceinture, tellement lentement, tellement près, tellement immobile qu'une stupeur s'élève du tendido. Le changement de main qui suit est un rêve chorégraphique, d'un coulé  inconnu, une telle fluidité qu'on ne sait plus rien ni de la droite ni de la gauche. Le pecho, maintenant. Le Miura est d'une noblesse idéale. Il suit l'horizon de la muleta au centimètre. Plus d'un demi-tour d'étreinte sur le fil de la rupture, un miracle d'éternité, avant la délivrance et la sortie comme un envol. Le public, debout, scande "tooooreeeero!". Mon regard chavire vers les gradins, je vois des larmes scintillantes comme des guirlandes, des bouches ouvertes comme des Puerta Grande, des regards comme des incendies, des bras comme des ponts. Je souris au ralenti. Je regarde la pendule. C'est l'heure. 
Un café rapido, une douche éclair.
Pour la série à gauche, sans laquelle aucune sortie en triomphe n'est envisageable, on verra ce soir.
Voilà une journée qui commence bien!

9 juillet 2011

Prix citron.

Catalan en pleine crise sécuritaire...



Grand prix de la révélation masculine: David MORA (musique!)

Ce madrilène de trente ans, au physique d'acteur de cinéma, métissage entre L.M. Dominguin et J.M.A. Joselito, est, à n'en pas douter, la révélation de ce début de temporada.
Alliant élégance, finesse, engagement et courage, David Mora laisse partout où il passe une forte impression. 2011 est, à l'évidence, la temporada de la révélation de la dimension que nous entrevoyions déjà depuis plusieurs saisons.
Il vient à Pampelune de confirmer, après Madrid, son incontestable classe en faisant preuve, en outre, d'une courage serein qui l'a conduit par deux fois à l'infirmerie.
La sobre et raffinée profondeur de son art en font par excellence un torero pour aficionado.
Il ne lui manque juste, pour l'instant, que de croire un peu plus en lui-même afin d'affirmer sans partage une personnalité singulière et de l'imposer.
Le bétail difficile qui est son lot ne lui rend pas la tâche facile. Pourtant, la rencontre inattendue entre la violence brute de ses opposants et l'esthétique élégante et intense de son toreo, n'est pas le moindre de ses atouts.
Une inquiétude, cependant: s'il continue sur la voie d'un tel engagement, les toros ne vont pas l'épargner. Tiendra-t-il alors le coup? 
En attendant, allons le voir, c'est un régal.