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9 novembre 2011

Amigo mio

Vois-tu, amigo mio, je suis lassé de t'entendre rabâcher à longueur de tertulias, d'articles et de discussions: "C'était mieux de mon temps".
Non, non, amigo mio, je t'affirme - j'y étais - non.
De ton temps, il y avait des hauts et des bas, des lassitudes, des passions, des embrouilles et des magouilles, des démissions et des défis, des médiocrités et des fulgurances, des banalités, beaucoup, des surprises parfois, des enchantements un peu, des oiseaux de mauvais augures, des blasés, des menteurs, des mauvaises fois, des clairvoyants, des qui transmettent la passion, des jamais contents, des tristes, des folklos, des sombreros et mantilles, des peoples, des touristes, des arnaques, des cornes éclatées, des boiteries, des scandales, des toros borgnes, un Chopera, des présidents complaisants, des journalistes digérants, des toreros, des grands et des humbles, des fils de, des déjà vus, des roturiers, des inédits, des ordinaires et des pointures, des faiblesses de pattes, des bonbons, des Frankensteins, et pas mal de vieux et de jeunes qui bêlaient déjà: "De mon temps...".
Non, amigo mio, ne laisse pas le temps fatiguer ta lucidité. Ne lui permet pas de te maintenir dans l'illusion que ceux qui te suivent sont moins bons que toi, que la vie que tu as eu est meilleure que celle qu'ils auront.
Reviens sur tes souvenirs, aide-toi de revues, de livres... De toutes les corridas que tu as vues que gardes-tu? Regarde donc au-dessus du trou noir de l'oubli, de l'insignifiance, et tu y distingueras des centaines de faenas tombées dans l'anonymat.
Dis-toi que la nouvelle génération a besoin de ton aficion et qu'elle attend que tu lui transmettes ton exigence et surtout ta passion. Tu as un devoir d'enthousiasme. Est-ce à dire que tu dois devenir un "béni oui-oui"? Bien sûr que non, nous le savons très bien. Mais au nom de quoi résisteras-tu si ce n'est pour et par ton aficion? Et c'est bien cela que tu dois passer aux jeunes aficionados comme un relais: la joie profonde d'une passion. C'est sur elle qui nous devrons compter pour défendre la tauromachie parce que c'est d'elle que nos temps manquent le plus.
Allons, amigo mio, retrouve les élans heureux de ton aficion naissante, quand tu entrais aux arènes dès que les portes s'ouvraient, quand tu rêvais de toucher un habit de lumières ou que tu faisais des faenas pour l'histoire à des toros imaginaires, dans ton jardin.
Battons-nous avec nos armes.
Ce qui conduira les jeunes sur les gradins c'est aussi, et peut-être surtout, notre capacité à les faire rêver.


4 novembre 2011

La chaîne


Je n'ai pas pu résister. En découvrant, dans Mundotoro, la photo des deux immenses compères en duende que furent Curro Romero et Rafael de Paula, je me suis laissé envahir par la nostalgie.
Brindis à tous ceux qui ont eu la chance de les voir "énormes", comme ce fut mon cas. Leurs faenas, leurs quites restent tatoués sur nos coeurs.

Et, deux rubriques plus loin, me saute aux yeux Manzanares le fils, nouvelle idole de Séville, entouré des femmes de l'année. 
Lui, élu homme de l'année. 
Grand torero et... top model.


Deux époques, deux mondes, deux planètes.
Et pourtant une filiation secrète et puissante. De siècles en siècles, une chaîne invisible et pourtant sans faille relie les toreros et leurs tauromachies.
Ce n'est pas demain que la corrida disparaît.