BIENVENUE SUR LE BLOG DE PAPA GATO

31 décembre 2011

Wouaaah!

Pour passer le seuil de la nouvelle année
voici une image porteuse de haute humanité.
Juan Jose Padilla toréant,
hier vendredi 30 décembre,
un novillo de deux ans chez Fuente Ymbro.
Combat d'un homme pour continuer à vivre 
à l'endroit qu'il a choisi d'occuper.
Envers et contre tout. 
Décidément ce Padilla est un Monsieur.
 Il nous ouvre la route des 366 jours qui viennent.
Il n'y a qu'à suivre.

27 décembre 2011

Conte de Noël

 Les temps étaient aux vaches maigres. Une crise économique, politique, sociale ébranlait le monde occidental au point d'annoncer la fin du capitalisme.
La couche d'ozone éventrée laissait filtrer les rayons d'un soleil mortel et le vieux monde finissait dans des soubresauts de dinosaures.
Durant cette époque agonique, les arènes se vidèrent; trop de marchands dans le temple, trop d'euros sous les monteras, trop de vide sur les gradins. Les organisateurs, alarmés, perdaient de l'argent, chaque saison un peu plus.
Ils imaginèrent alors de demander aux toreros vedettes de mettre un frein à leurs exigences financières, jugées "exorbitantes". Les stars pailletées consentirent un effort symbolique qui ne changea rien.
Mais certains d'entre eux en conclurent qu'il leur fallait veiller au grain. C'est ainsi qu'ils renoncèrent à la temporada latino-américaine et consacrèrent les mois d'hiver à des activités professionnelles plus lucratives. Ils se convertirent avec beaucoup de réussite en joueurs de football, mannequins de mode, présentateur télé ou rock star. L'été venu tous reprenaient le chemin des arènes et pouvaient, sans soucis, baisser de 1% leur cachets.
Les déficits continuèrent à se creuser et les arènes à se vider.
On se résolut alors à se passer des vedettes et à ne faire appel qu'aux toreros de second plan et aux élevages qui vont avec. De fait les économies furent spectaculaires et pendant un temps les plateaux des balances commerciales s'équilibrèrent. Mais, conscients d'être les ingrédients essentiels de cette manoeuvre économique, les toreros régulièrement engagés augmentèrent leurs prix.
On fit alors appel à des toreros encore plus modestes et à des élevages de fond de tiroir. Mais il devint alors impossible d'éponger les maigres dépenses car il n'y avait plus, dans les arènes, que les membres les plus inconditionnels des peñas et clubs taurins, soit quelques dizaines de spectateurs.
On annonca alors, à grand renfort de publicité, le retour à plus de 80 ans de Manuel Benitez "El Cordobès" pour donner l'alternative à son arrière-petit-fils âgé de 10 ans. L'affiche ne fit qu'un dixième d'entrées à Nîmes et sonna la retraite définitive de l'idole de Palma del Rio.
On se dirigeait inexorablement vers la disparition de la corrida. Dans l'indifférence générale. Même la SMA, Secte Mondiale des Antis, ne revendiquait plus l'abolition, persuadée que la fin de la tauromachie n'était plus qu'une affaire de mois. Ils préféraient mettre leur énergie dans l'extermination des bouchers-charcutiers.
Les arènes fermèrent. Le Bos Taurus disparut. Quant à la profession de torero plus personne n'en parla. Parfois, dans l'anonymat, quelques vieux aficionados se réunissaient pour projeter les vidéos des combats passés. Puis ils moururent.
Le néant taurin s'abattit sur le monde.


Certains crurent que la fin de la tauromachie marquait un progrès de l'humanité.
Ils se trompaient.
En effet, un siècle plus tard, un enfant eut l'idée de poser un morceau d'étoffe sur un bâton et de le faire poursuivre d'abord par son chien puis par un taurillon. Au même moment, à des milliers de kilomètres de là, un homme offrait la mort d'un taureau domestique à ses dieux. Et des jeunes filles s'aspergeaient du sang sacrificiel pour s'assurer fécondité et descendance.
Tout s'enchaîna très vite. A peine quelques décades plus tard, un dimanche matin on boucla la place d'une ville pour permettre, l'après-midi, à de jeunes gens de jouer avec un taureau sauvage qui fut par la suite chassé et mis à mort par des cavaliers.
 La tauromachie reprit droit de cité.

Les hommes et les taureaux n'en avaient pas fini avec leur relation combattante, sanglante, ludique et sacrée.

Une relation  primitive qui n'en finit pas
- au-delà du bien et du mal  -
de dire son mystère.


17 décembre 2011

Compte de Noël

Déficit de la temporada bayonnaise 2011: 415 000 euros.
Déficit cumulé depuis 2007: 1,1 million d'euros.
Mesure immédiate pour 2012: cinq corridas à pied au lieu de sept.
Perspective à moyen terme: confier la gestion des corridas à un privé (dans une délai de deux ans si la situation financière n'est pas redressée d'ici là).
On peut douter, pour l'heure, que la négociation (incertaine) sur les cachets des vedettes (actuellement 60 000€ par course et par montera, au bas mot) suffise à combler le trou.
Pour sûr, voici venu le temps des vaches maigres...


10 décembre 2011

Olé bis!


Voilà que Castella se déclare favorable à la corrida sans mise à mort sous prétexte que, selon lui, dans le toreo moderne, l'estocade n'est plus essentielle et qu'il éprouve du chagrin à tuer les toros.
Notre compatriote semble oublier que la corrida repose sur un socle de sacré qui fonde son identité. Il ne s'agit ni d'un sport, ni d'un art, mais d'un rituel qui puise ses racines dans le sacrifice ancestral du taureau par les hommes. Supprimer la mise à mort du toro équivaut à supprimer la corrida et à la transformer en un jeu taurin. Ce qui n'aurait rien à voir.
Sébastien a perdu une bonne occasion de se taire à moins qu'il n'en soit venu à considérer la tauromachie comme un sport dangereux à expression artistique... et à haute valeur lucrative. Auquel cas, il n'aurait plus grand-chose à faire dans une arène. 
À moins que les valeurs qu'il prêche ne soient désormais partagées par le mundillo mercantile. Auquel cas, c'est nous qui n'aurions plus grand-chose à faire dans une arène.
Avant d'en arriver là, nous vendrons cher notre peau d'aficionados pour défendre une tauromachie qui sache conserver, contre le règne du profit et de la société du spectacle, sa dimension essentielle.


Un conseil: lire ou relire "Le miroir de la tauromachie" de Michel Leiris.

6 décembre 2011

Olé!


Les corridas sans mise à mort ont fait leur apparition. 
Olé!

Il paraît que, dans la foulée, on va 
remplacer les cornes des toros par des sabres effilés,
alourdir les capes de 20 kgs, 
hérisser les talenquères de clous et de lames de rasoir,
disposer des plaques de gel sur la piste, 
équiper les toros d'un missile anti-personnel 
et distribuer dans le callejon des photos-couleur 
de l'opération de Padilla .

Nous entrons dans l'ère du toro. 


Enfin un progrès pour l'humanité!