BIENVENUE SUR LE BLOG DE PAPA GATO

24 avril 2012

Séville se titanique.

Un défilé de toros sans plumage ni ramage attriste et désole une féria d'avril insipide et dénaturée.
Hormis le triomphe de Manzanares, morne, morne plaine!
Les craintes se confirment dés ce début de temporada: le bateau coule.

G10: Maestranza touchée!

21 avril 2012

Une poutre dans l'oeil.


Au banquet des toristas, l'élevage castillan de Victoriano del Rio ne fait pas partie du menu et encore moins de la carte. Très prisé des vedettes, son origine Domecq garantit souvent une noblesse, d'aucuns diront "une docilité", promesse d'oreilles coupées et de triomphes à bon compte.
Ceux qui sortirent hier à Séville pour J.M. Manzanares sont de cette lignée, sans aucun doute. Pas plus, mais pas moins non plus. Et il m'a semblé qu'ils en valaient bien d'autres, commerciaux ou pas. En tous cas, ils me semblaient aptes à blesser, éborgner, éventrer et même pire.
Surtout, les toreros qui les ont affrontés ont été loyaux. Ils ont pris des risques, se la sont jouée, comme on dit.
J.M. Manzanares a été exceptionnel et inspiré. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. Et même à très peu.
Il y a fort à parier que si de tels moments se produisaient plus souvent, la tauromachie se porterait bien mieux.


De même que si, durant cette première semaine sévillane dite "torista", il était sorti des toros-toros dignes de ce nom, cela aurait apporté quelques vitamines à la tauromachie anémiée que nous connaissons.
Lorsque je vais voir une corrida dite "torerista", avec des figuras, j'attends des toros qui tiennent debout et qui chargent et des toreros exceptionnels, les meilleurs, profonds et engagés dans leur expression artistique, qui prennent les risques que réclame leur toreo, et qui donnent le meilleur d'eux-même.
Et lorsque je vais voir une corrida dite "torista", j'espère des toros sauvages, braves et puissants et des toreros belluaires, combattants et avisés qui paient comptant.
La tauromachie trouve sa force et sa richesse dans cette tension entre ces deux extrêmes, qui réclament, l'un comme l'autre, un total engagement et une prise de risque sans réserve.
Les bémols que je peux lire depuis hier sur le triomphe de Manzanares sont affligeants. Outre qu'ils me font m'interroger sur l'objectivité de leurs auteurs, ils sont dangereux car ils  jettent un doute sur la beauté de ce que nous avons vu. Ils polluent le plus précieux de notre passion. 
Les terres taurines sont décidément bien étrangement peuplées. Et ceux qui sont en charge de les observer devraient parfois changer d'oculiste...

20 avril 2012

¡ Olé tu madre, tu padre, tus hermanas, hermanos, amigas, amigos, vecinas, vecinos y concerjes !


MAN-ZA-NA-REEEEEEEEES !!!


Quatre oreilles de rêve dans une Maestranza archicomble 
au faîte de sa magie.
Un peu moins de quarante minutes qui vont marquer 
la temporada définitivement.
Une cuadrilla inspirée - Javier, Trujillo, Blasquez - 
qui fait de la brega, un art.
 Une tauromachie pour l'histoire.

 Je garderai cette image inédite,
 quand, à l'issue de sa vuelta au cinquième,
J.M. Manzanares fit saluer, au centre du rond,
sa cuadrilla, avec lui.
Les yeux brillaient, les applaudissements scandaient 
le rythme palpitant du sang bouleversé... 
Hymne à la vie, à l'aventure humaine 
si dérisoire et si grandiose. 
À plus de mille kilomètres, 
derrière notre écran d'ordi portable,
sur fond de giboulées, 
nous en frissonnions d'émotion,
le coeur au rouge vif.
"L'éclair nous dure" !


19 avril 2012

Du ventorrillo dans les fosses.


Zéro+zéro+zéro+zéro+zéro+zéro+zéro = Zéro.

ZÉRO.

Zéro pointé, cette insupportable corrida sévillane signée El Ventorrillo. 
Si la corrida du Conde de la Maza était une merde, nous sommes ici au coeur des latrines. 
On comprendra donc que nous n'épandions pas davantage. On tire la chasse, on ferme la porte et on va faire un tour chez Séphora.
Demi-arène anesthésiée par tant de rien.

18 avril 2012

Ymbroglio

Chez Fuente Ymbro, c'est souvent le méli-mélo. À la Casa Gallardo, on trouve à boire et à manger dans la même assiette. 
A Séville aujourd'hui, il y eu du franchement bon, du moyennement bon, du moyen tout court, du médiocre, et du vraiment mauvais, de l'engagé et du réservé, pas beaucoup de costaud-costaud, du bravito et du mansote.
On ressort de là mi-figue, mi-raisin, sans trop savoir si l'on est content ou déçu ou on ne sait pas trop quoi.
Même menu côté toreros: du raide, glacé et prudent (Salvador Cortes), du tout feu tout flamme depuis la puerta gayola (Esaù Fernandez) jusqu'à la cornada (Antonio Nazaré), du brouillon, de l'appliqué, du déjà-vu et du prometteur.
Face à cette omelette andalouse qui deux jours avant, vu la température, aurait pu être norvégienne, une maigre demi-arène, comme tous les jours depuis le début de la feria.
En attendant les vedettes, annoncées pour vendredi, demain sera-t-il un autre jour?


La cuadriture du ruedo.

On connaissait la bravitude, la méprisance, osons maintenant la cuadriture. Du cercle de préférence.
Définition: la cuadriture est ce rêve que les aficionados caressent de voir sortir des chiqueros un toro de légende. Tel Clavelino, et sa lignée, de Don Celestino (Cuadri, précisément).


Ce rêve est évidemment sans cesse repoussé. 
Comme hier à Séville où le lot de Cuadri fut décevant. 
Otra vez sera... otra vez, otra vez, otra vez...

16 avril 2012

A la mierda !

Les Conde de la Maza lidiés à Séville aujourd'hui n'ont pas dérogé à la règle: incapacité à mettre la tête, faiblesse récurrente, mansedumbre. Six merdes.
Le ganadero déclara lui-même à l'issue du spectacle: "La corrida a sido une mierda".
Adame aura convaincu face au sixième par son engagement et sa capacité à consentir la bête dans tous ses comportements.
Il semble que le climat sévillan se réchauffe peu à peu, bien lentement. Deux semaines de feria c'est trop long. Une dizaine de jours suffirait bien. 
Un demi-arène tâcha de prendre son mal en patience.


Encierro du Conde de la Maza (sobrero compris) :

15 avril 2012

Ay ! Gla gla !

Moitié d'arènes, toros discrets, toreros en mineur, temps froid à glacial... La feria d'avril débute sur la pointe des après-skis, sortant difficilement de l'engourdissement d'une hibernation prolongée. 
Il est temps que les premiers rayons d'un soleil résolument printanier viennent décongeler l'aficion sévillane, premier véritable baromètre de la temporada.  



14 avril 2012

Paillettes aux kilos



J'ai toujours eu une grande tendresse pour les toreros à la ventripotence généreuse, aux bourrelets cascadants et aux fessiers 3 D. 
Le costume aux limites de son élasticité, la montera posée sur la tête comme un bouchon de carafe trop juste, des pieds féminins de ballerines, si petits qu'on les croirait descendus d'une Chine ancestrale, des bras trop courts pour un buste si large et si rond...
Tout en cul tout en panse, gros fessus gros ventrus, les membres plantés dans le tronc comme des cure-dents, ils semblent s'offrir aux cornes des toros tels des tapas de comptoir madrilène sur le coup des 9 heures.
Défis, perdus d'avance semble-il, aux lois élémentaires de la gymnastique et de l'agilité physique, il faut les voir galoper, virevolter, sauter barrières et planter banderilles à la course! Il faut les admirer, tels des culbutos soudain superbement verticaux, saluer montera en main après un poder a poder d'anthologie. 
Et quand les années les rattrapent, ils deviennent des maîtres de la science des terrains et des courses millimétrées, avant de finir en véritables sages, conseilleurs des générations à venir.
Ils font leur nid au creux de la tauromachie en jouant des coudes, tout simplement parce qu'ils devraient ne pas s'y risquer. Par sens basique de l'esthétique et par instinct élémentaire de conservation.
Et par conséquence, ils nous la redécouvrent cette tauromachie galvaudée, en en faisant résonner de nouveaux accents dans l'amplification de leurs corps majuscules. 
Et si la revitalisation de la corrida appartenait aux borgnes et aux obèses!
Et si pour retrouver l'appétit des ruedos, il fallait être dans un combat avec soi-même pour gagner sa place au soleil de la cinco de la tarde.
Et si la corrida ne réclamait que des êtres d'exception qui trouvent leur humanité dans le dépassement d'eux-même que leur impose cet univers des toros et d'hommes.
Vive la tauromachie calorique des beaux vivants! Vive les bourrelets énergétiques qui font briller les costumes de lumière!
Laissons les jouissances artificielles du point G de la dernière mode, à la dizaine que l'on sait !
Pour les kilos, il nous reste Botero!


Pour qui sonne le glas?