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15 août 2012

14 août 2012

Modes et travaux sur un air de Riviera


Le lundi 13 août 2012, entre 18h et 20h10, six toros de Nuñez del Cuvillo furent toréés et mis à mort par Morante de la Puebla, El Juli et Alejandro Talavante, à l'occasion de la seconde corrida de la Semana Grande de Saint-Sébastien.

Les arènes d'Illumbe, improbable wok coincé entre complexe cinématographique et équipements sportifs, savent l'art et la manière de faire glisser la corrida vers le loisir taurin. 
Ici tout est adouci. À commencer par les bérets et ceintures bleu-ciel du personnel de piste évoquant la lumineuse douceur océane toute proche, en passant par les sièges individuels tout aussi maritimes, pour finir avec les accents d'orphéon de ville thermale de l'Harmonie municipale. Même les places au soleil sont protégées des rayons par la courtoise demi-fermeture du toit ouvrant.


En ce tout début de semaine et de feria, une bourgeoisie de station balnéaire huppée, au milieu de laquelle on entend souvent parler français, remplit une demi arène. Le cartel de luxe, ici comme ailleurs, ne suffit pas à attirer la grande foule. Les figuras ne font plus le plein, à l'exception de Jose Tomas. On le sait. Mais on a du mal à s'y faire. Surtout dans une ville ou la municipalité, estampillée Bildu, rêve de nettoyer le périmètre basque d'une pratique qui, bien qu'ancestrale, symbolise l'Espagne et sa fiesta nacional. Air connu qui laisse bien mal augurer de l'avenir.
Nous avions donc fait le déplacement un peu pour le militantisme de soutien à cette arène menacée et beaucoup pour Morante. Même élevage que l'an dernier à Bilbao.
Bien sûr, il y avait Juli que j'avais décidé d'éviter cette année. Bon, a ver. J'ai vu là est un torero de toute évidence sur les nerfs, surexcité, exagérément énergique. Toréant le public bien plus que le toro. Surchauffé. Crispé, fatigué, revanchard. Régressant à une hargne que l'on croyait dominée... Il a coupé trois oreilles en carton pâte, suite à un numéro de dressage, de mise au pas, fort en gueule et autoritaire. Un grand savoir faire et un rachitique savoir être. Au vert, Julian, au vert! Repos, distance, recul. Et ça nous fera des vacances à nous aussi, un bol d'air quand la tauromachie a besoin de savoir où elle en est, à l'abri des démonstrations de force et des roulements de biceps.
Talavante m'a paru à côté de lui-même. Sans conduite, plutôt opportuniste, plus préoccupé à satisfaire ce public de Concha d'un potage instantané vite fait mal fait, qu'à mitonner sa propre tauromachie. Dans l'anticipation et une précipitation qui a manqué lui coûter cher (voltereta). Devrait surveiller ses fréquentations...
Quand aux toros de Cuvillo, bien roulés, faibles à très faibles pour la plupart, candidats à la mono-pique voire pas de pique du tout, trois d'entre eux offrirent un jeu sans relief, en un mot sans intérêt.  Les trois restants, plus combatifs, firent illusion; il est vrai qu'ils ne furent pratiquement pas piqués. La révolte de quelques siffleurs fut accueillie par le conclave avec étonnement et même parfois avec un brin d'agacement. 
Un bétail pullman, pour une arène grand confort et deux toreros en trompe l'oeil. Quand au public, ravi des molinetes et des chicuelinas, rassasié de circulaires inversées, cambios, par devant, par derrière, dessus et dessous, il s'en alla déguster quelques tapas sur le port, avant d'assister au feu d'artifice et clôturer cette agréable et festive journée par le sommeil du juste. Dans le kiosque de leurs rêves, les échos de l'Harmonie municipale résonnèrent longtemps, en particulier le claquement boisé et si bienvenu des castagnettes... avant que Bildu ne les interdise, bien entendu.


Tout aurait pu s'arrêter là. 

Mais, mais, mais, mais... la messe n'était pas dite.... 
Morante!
Inattendu Morante! Une nouvelle fois son art surgit et s'imposa alors qu'on ne l'attendait plus.
On avait remarqué, dès le début de la course, qu'il était décidé. 
Au premier, après une superbe réception à la cape, le reste fut gâché par la grande faiblesse du toro.
La cape, au quatrième, resta discrète. C'est à la muleta que le torero prit toute sa mesure. Au fil de la première partie, il s'imposa à l'animal, dans une tauromachie enracinée et engagée. Dans la seconde moitié, Morante fut véritablement inspiré, d'un accord rythmique supérieur avec le toro, jusqu'à un abandon du corps qui est la marque des seuls grands artistes.
Une tauromachie essentielle, bien différente de tout ce que nous avons vu ce jour-là et dont je reste à penser qu'elle est la source même.
Une faena qui peut lui faire retrouver, en cette seconde partie de saison, la place qui doit être la sienne. 


12 août 2012

Et maintenant?..tatatatan...tatatatan...

Le compte rendu de la première de Dax par Zocato titré "Et pourtant, pourtant..." va faire couler pas mal de salive et d'encre. Le voici.

"Curro Diaz : Salut au tiers et silence.
El Juli : Silence et salut au tiers.

Daniel Luque : Silence et silence.

Six toros du fer de Jandilla (de 482 à 514 kg ; moyenne, 497), plus un réserve (3e bis) de Montalvo de 505 kg. Douze piques au total plus une chute. Du bétail ni mieux ni plus mal présenté qu'en d'autres plazas ; du caractère chez les n°s 1, 2, 4 et 5.

L'une des plus belles chansons d'Aznavour : « Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi. » Et pourtant, hier, à Dax, n'a-t-il pas traîné un air bizarre, un vent de fronde, de règlement de comptes, de page tournée ?

Dans ces arènes où, il n'y a pas si longtemps, l'art avait droit de cité, comment ignorer les deux faenas de Curro Diaz, venu permuter avec Enrique Ponce en mal d'adducteurs ? Deux faenas avec trincheras, redondos, passes liées, reliées, dans l'antre du toro, deux coups d'épée irréprochables et deux oreilles oubliées. Alors, que répondre à l'Andalou ébahi de tant d'incompréhension ? Qu'il essuie les plâtres, paye pour les autres, les vedettes, leur système, leur main mise sur les élevages, les toros, leurs châssis et leurs cornes ?

Curro Diaz a été victime, hier, d'une injustice, des pots cassés, de l'amalgame d'une partie du public qui fourre tout et tous dans le même sac. Nous sommes à la croisée des chemins de la corrida, ceci est indéniable, obligatoire pour sa survie, et pourtant, qu'un torero comme Curro, aussi modeste que doué, trinque sans autre forme de procès et soit mis au pilori mérite réflexion.

Tout comme Daniel Luque, bouc émissaire lui aussi et malgré lui. Et pourtant, trop de gens crispés, ignorant la part des anges, le partage d'un savoir. Ils veulent la révolution, maintenant et de suite. Et pourtant, Daniel Luque se bat, il cherche les muletazos, s'interroge dans le callejon : « Qu'avons-nous fait à cette drôle de paroisse… ? »

Et pourtant, El Juli paraît retourner la situation en sa faveur. Il est 19 h 42. Il s'énerve. Lui, le monarque de Dax et d'ailleurs. On ne l'a applaudi depuis le début de la soirée que du bout des doigts. Du cloaque hivernal des divas du « G 10 », dont il est l'un des créateurs, il tente de se défaire. Mais les tentacules sont là, sa tauromachie s'embrouille, elle s'accroche, il est toujours aussi rageur, volontaire mais sans doute désuet, archaïque, suranné et caduc, selon ce qu'opinent certains sur les gradins.

Et pourtant, s'il faut sauver l'orchestre du « Titanic », sauvons la présidence d'hier qui lui refusa l'oreille au cinquième toro. Pourquoi ? Pour avoir tout simplement dit oui à ce que nous ne voulons plus. Les exigences de ces divas. À commencer par le tirage au sort du matin où fut refusé un superbe toro blanc et noir, aux pointes aiguisées. Et pourtant, pourquoi condamner Diaz et Luque ? Alors aujourd'hui, applaudissons les toreros. Une autre corrida commence. Et pourtant…
À guichets fermés. 25 °2. Ciel de traîne."

Je n'étais pas à Dax, je ne me prononcerai donc pas sur l'analyse de la course par le chroniqueur du journal Sud-Ouest. Mais les questions de fond qu'il pose m'interrogent également. 
  • N'y-a-t-il pas grand risque à mettre tous les toreros dans le même sac sous prétexte qu'ils s'affichent avec Juli et les toros qui vont avec? Autrement dit comment faire cette omelette sans casser au passage des oeufs qui n'ont pas de responsabilité directe?
  • Le danger - en posant comme valeur suprême la notion de combat - de s'enfermer dans une tauromachie où caste, testostérone et matière grise sont les références dominantes, est-il négligeable? Cette réduction, même en temps de révolte, est-elle tolérable?  Quod et quid du toreo artiste?
  • Comment mettre un terme aux agissements frauduleux de certains (mise à l'écart d'un toro trop bien présenté, dans ce cas)?  Comment le cochon de public payant et les aficionados, de surcroît, peuvent-il faire respecter leurs droits à une intégrité? Pour commencer en étant informé, et ici Zocato a fait son boulot, honorant la devise de son journal: "Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.". 
Et puis? 
Quels autres moyens de lutte avons-nous? 
Revendiquer dans l'arène même - au risque parfois de l'injustice? 
Pratiquer la politique du gradin vide?
S'exprimer publiquement, via les blogs, sites, revues, medias?

Zocato a raison, "une autre corrida commence".


5 août 2012

Désapprendre

Plus j'avance en aficion et plus je suis convaincu que nous n'entendons pas grand-chose à ce qui se passe entre toro et torero. Nous analysons, mettons des mots sur des actes, coupons les muletas en quatre et les piques en 16, conseillons et protestons, au point que, dans certaines arènes, on a l'impression qu'il y a plusieurs centaines de bonshommes assis sur les gradins qui savent et un pauvre mec au milieu, en bas, qui se trompe... 
Les consciencieux compte-rendus qui égrennent les fait et les analysent à la lumière de leur Popelin illustré, m'ennuient. Je préfère, et de loin, ceux d'un Zocato inspiré qui essaie de traduire son émotion par des métaphores, des images et qui finalement raconte peu mais imagine, invente, crée, en somme écrit, à partir de ce qu'il a vu. 
Pour plagier Rabelais et ses mots sur l'éducation on pourrait déclarer qu'un aficionado n'est pas un vase à remplir mais un feu à allumer.


Jeune aficionado,  je confectionnais des fiches sur les comportements du toro, les robes, les armures, les encastes, les différentes estocades, les fondamentaux de la brega, des piques, etc, etc, etc ...
Peu à peu, j'ai senti que cette somme d'informations, de connaissances - utiles à comprendre le niveau premier du combat - interposaient l'écran de leur rationalité entre le spectacle et mon regard.
Aussi, aujourd'hui, je m'efforce de "désapprendre" pour me laisser poreux, perméable à une réalité plus profonde, plus souterraine de la relation mystérieuse entre toro et torero. L'intuition, l'imagination, le regard porté sur de petits détails qui en disent beaucoup... Tout un ressentir, que l'on ne trouve pas dans les encyclopédies taurines... Car, depuis le temps qu'elle accompagne ma vie, je sens bien que la corrida me concerne personnellement. Qu'elle intéresse ma propre personne. Ce qui se joue dans une arène fait partie de moi. Ni passe-temps, ni loisir, ni même passion, la corrida est une intimité, organique, chevillée au corps. 
Restons humble. Ce qui se passe vraiment entre eux, seuls le torero et le toro le connaissent. Pour avoir fréquenté quelques matadors, aucun ne peut expliquer ce qu'il ressent à ce moment-là. Beaucoup de pudeur aussi entoure ces instants d'intimité. Pour savoir, il faut en faire l'expérience physique et occuper l'endroit de l'arène le plus exigeant, la piste.
Assis sur nos gradins, cela pourtant nous regarde. À nous d'y trouver notre place.

4 août 2012

L'envers du monde

Petit exercice philosophique:

Attendez la fin de la temporada, début octobre. 
Un après midi de la belle arrière-saison, vers 16h30, demandez à votre copain concierge, Lionelito, de vous ouvrir les arènes de Bayonne. Rien que pour vous. 
Pénétrez sur la piste et allez-vous asseoir dans un coin... ce qui est difficile vu qu'elle est ronde. Cherchez jusqu'à ce que vous trouviez un endroit où vous vous sentiez a gusto. 
Vous voilà assis. Dix milles places vides vous entourent. Vous êtes seul. Au loin, très loin vous entendez, assourdies, les rumeurs de la ville. Avec un peu de chance, quelques oiseaux volètent au-dessus du sable. 
Dans votre esprit défilent les images de la dernière corrida à laquelle vous avez assisté ici même. Vous revoyez la série de naturelles qui vous enthousiasma, là, à deux mètres de vous, la pique qui vous a révolté, juste de l'autre côté. Vous évoquez le souvenir des clameurs, de la banda musicale. Vous retrouvez du regard la place que vous occupiez. Vous vous voyez peut-être, assis, là-bas, au soleil, dernier de la file 8. L'étrangeté de la situation que vous vivez se mêle à la nostalgie de celle que vous avez vécu.
Peu à peu vos souvenirs s'estompent. 
Votre esprit libéré se met à flotter et, petit à petit, un sentiment de bien-être s'immisce en vous. Une sorte d'harmonie intérieure. Une fois déserté, ce lieu de passions, de combats, de violence, devient un havre dont la paix vous fait du bien. Vous vous laissez aller, vous lâchez prise.

Une bonne demi-heure plus tard vous entendez, corne de brume, la voix de Lionelito un peu intrigué: "Alors, ça va?". Vous vous levez souriant, vous dites "Oui, oui, ça va très bien" et vous tâchez de lui expliquer ce que vous venez de vivre. Parce que Lionel est un garçon gentil et sensible il vous répond qu'il vous comprend et peut-être ajoute-t-il que lui aussi, parfois...

Vous remontez dans votre voiture, nettoyé, pour quelques heures de la pression de vos guerres.


A pratiquer chaque année à la même date en clôture de votre temporada.



Mystère

  Blague à part, vous me voyez bien dubitatif. 
   Grand admirateur, partisan, fan, comme vous voudrez, de Curro Romero et Rafaël de Paula - pour les plus jeunes: deux toreros artistes super géniaux - il m'arrivait de souhaiter que leurs toros surtout, mais alors là surtout, foncent! Qu'ils "embistent", mettent la tête, sans trop poser de problèmes, sans fadeur, sans bêtise, mais sans gros vice non plus. Simplement pour pouvoir jouir de leur art unique. Car à toro égal, je dis bien "égal", personne ne pouvait leur être comparé. À quoi aurait-il servi de les confronter à des Miura ou autres Victorinos devant lesquels ils n'auraient fait que se défendre? Au nom de quelle définition de la corrida? De quelle morale? De quel code? De quelle loi?
   Voyez-vous, je suis convaincu que les actuelles figuras trichent en imposant des toros dénaturés. Et je me réjouis qu'un vent de résistance souffle du côté de l'aficion. Voir certaines plazas et placitas en venir à une exigence forte est louable. Je garde précieusement dans mon panthéon personnel de grands souvenirs de combats épiques dont celui de Jose Antonio Galan à Pamplona face à un Miura un jour d'orage et d'autres à Madrid ou ailleurs. Je n'étais ni à Céret ni à Mont-de-Marsan pour y applaudir Robleño et j'imagine aisément que ce fut grand et émouvant. 
   
   Mais toute la tauromachie n'est pas dans la lutte âpre avec un Escolar Gil ou un Cuadri. Tout le toreo n'est pas dans la technique et le courage. La valeur suprême d'un torero ou d'un toro dans l'arène n'est pas seulement dans sa capacité à combattre - la fameuse "caste" fourre-tout dont on nous rebat les oreilles.
   Le toro ne fait pas que poser des problèmes, il détient aussi un mystère. Le torero, certains après-midi, résout les problèmes mais ne touche pas au mystère. Certains autres jours, rares et cruciaux, bête et homme y naissent, s'accouchant l'un l'autre.
    Car seule la rencontre permet la manifestation de ce mystère. Pas plus le torero que le toro à eux seuls ne le portent. Et personne ne le connait avant de le voir se révéler. L'instant de son apparition est le coeur même de la corrida, ce vers quoi elle tend fondamentalement; il en est l'absolu.
   Au delà d'une lutte cela nécessite un accord entre torero et toro, une harmonie, une complicité au sens noble du terme. D'opposants, ils deviennent alors partenaires. La fusion repose sur le rythme. Le toreo majuscule est l'apparition du rythme organique qui unit alors ce couple singulier.
   Mais rien de la magie n'est possible si le danger est absent. Un toro acquis d'avance, un torero loin des cornes, un public complaisant et le charme ne se manifeste pas. Il s'agit bien de vivre cet accord dans une harmonie précaire à chaque instant vulnérable. Cet équilibre superbe est un conquête permanente sur le risque de chuter toujours menaçant.
   
   Que ceux qui seraient tentés de ne lire dans ces quelques lignes que de jolies phrases un peu perchées, un peu fumeuses, y réfléchissent à deux fois. Nous vivons un temps de réducteurs: réducteurs de tête, de pensée, de coeur et de mystère. Époque de la transparence, de la normalité. La tauromachie reste une terre opaque, un peu sanglante, un peu fangieuse, qui cache un diamant. Comme la corne d'un toro.
   Ceux qui sont contre la corrida n'y voient que sang et douleur. Ceux qui y jouissent du seul combat n'y voient que tête et testicules. Les uns et les autres, aveuglés par l'éclat réducteur du visible, du tangible, du concret, passent à côté du trésor et finalement de l'essentiel.
   C'est l'Andalousie qui m'a fait pressentir cette dimension sacrée, un peu mystique, je l'avoue. En lisant Garcia Lorca et sa théorie du duende. Lumineux. Puis, le flamenco et cette femme de quatre-vingts ans gagnant un concours de baile en dansant assise. Et ces "curristas" (amoureux de Curro Romero) rencontrés au hasard de la feria d'avril à Séville, ces envoûtés incapables de décrire, de mettre des mots sur le mystère. Et la Maestranza enflammée par des détails, des détails comme des tours de clés: un capotazo inspiré d'un péon déclenchant l'ovation, un cite lors d'un quite, un simple cite, frénétiquement applaudi, un chant spontané s'élevant sur une série droitière de Manzanares père. Et la lenteur, venus des temps pharaoniques, des derechazos de Curro Romero. Et une véronique tellement longue et douce de Rafaël de Paula qu'elle continuait encore alors que le olé s'éteignait, provoquant le souffle de stupeur de 12 700  spectateurs.
   Et puis, ailleurs, les peintures noires de Goya, les christs du Greco ou le silence méditatif d'une arène vide...

   Il est rare, bien rare que le génie sorte de sa lampe tout au long d'une faena.
   Quelques secondes suffisent à l'éblouissement.
   Mais, une fois irradié, vous voilà plein de la révélation et vide à la fois, comme nettoyés de l'anecdote de vivre et ouvert à deux battants à cet inconnu entrevu, qui donne à l'aventure humaine une dimension nouvelle et exaltante.
   Difficile de transmettre ce bouleversement. La video lui reste imperméable. Il faut y être? Non, car on peut passer à côté.
   Seulement s'y préparer, s'y disposer.
   L'approche du mystère est une culture.


3 août 2012

That is the question

Quelle différence y-a-t-il entre Miura, Escolar Gil, Dolores Aguirre, Adolfo Martin, Celestino Cuadri, Flor de Jara, Victoriano del Rio, Zalduendo, Cuvillo, J.P. Domecq, Jandilla et El Pilar?

¡Claro!


Les six derniers sont les élevages dont proviennent les exemplaires qui seront combattus cet après midi à Huelva par Jose Tomas et Morante de la Puebla en mano a mano.
Seconde et avant-dernière parution de J.T. cette saison...