BIENVENUE SUR LE BLOG DE PAPA GATO

29 mai 2013

Bug (bis)


Vu l'affligeante jandillade madrilène du jour, 
retournons à nos moutons.



27 mai 2013

Bug.

Y a pas à dire, un mois de corrida c'est long. 
Un peu ras-le-bol du madrilène cornu quotidien. 
C'est comme le festival d'Avignon: 
une semaine c'est bon, au delà, bonjour le reflux...

Dépaysement.


Ça fait du bien!

25 mai 2013

L'allonge de Talavante

Pour n'avoir pas vu la corrida d'hier à Madrid, je n'en dirai rien.
Un détail cependant: Talavante était sorti à genoux de sa victorinade; hier il a franchi la Puerta Grande allongé dans les bras de ses supporters. Décidément ce garçon a bien du mal à sortir debout des arènes de Madrid...


22 mai 2013

"Je reviens"

Fandiño était venu à Las Ventas pour se la jouer, dans le style "ça passe ou ça casse".
Ce qu'il a réalisé à son premier toro de Parladé est grand. Un toro brave plutôt violent, répétant fort, avec une tête en liberté, indisciplinée et chercheuse, et, lui, le torero, ne perdant pas un pouce de terrain, consentant le rythme soutenu des charges, les embarquant, malgré l'incertain ballet des cornes. Un superbe moment de tauromachie puissante et risquée.
Pour faire tomber les deux oreilles, il fallait une grande estocade. Fandiño le savait. Il pincha. 
Quand il se profila à nouveau, personne ne doutait qu'il allait se jeter sur l'échine pour une estocade dont on reparlerait encore dans dix ans. 
Moins d'une minute plus tard, il entrait dans l'infirmerie, la cuisse transpercée de part en part.
Quand il en sortit sur un brancard, direction la clinique, réveillé de l'anesthésie, il eut le temps de faire signe à la caméra que tout allait bien, pouce dressé. Comme pour dire: "Rien de grave, je reviens.". C'est plus que certain, Fandiño n'en a pas fini. La Puerta Grande l'attend.


19 mai 2013

Pas plus difficile que ça...

Les Bohorquez de ce jour à Madrid, sans être des mammouths, témoignaient d'une réelle présence en piste et surtout d'une jolie mobilité.
Bonne prestation des trois toreros - Bautista, del Alamo, Silveti - qui payèrent comptant, avec allant, envie et sincérité. Un orage carabiné et un déluge de grêle aida à créer une situation hors-norme qui valorisa leurs prestations. 



Résultat: une oreille pour chacun. 
Une corrida qui, sans esbroufe, maintint un constant intérêt.
Enfin!

P.S.: le public des ultras madrilènes semble s'adoucir sous la pluie...

Petit homme.



Talavante a manqué son rendez-vous. 
La faute aux toros de Victorino? Oui, bien sûr, pas beaucoup de race dans ce lot décasté et peu mobile. La faute au vent? Oui, sans aucun doute, il gêna souvent et n'aida en rien. À l'ambiance polaire? On ne peut pas dire que venir aux arènes en traîneau avec manteau, écharpe, bonnet et moufles aide à l'enthousiasme. 
Il n'en reste pas moins que le torero a déçu. 
Il ne pouvait pas triompher dans ces conditions, c'est entendu. Mais reste son attitude, son comportement, sa façon de gérer la chose. Le problème d'Alejandro fut ce côté "cache ta joie", d'un bout à l'autre, qui a principalement témoigné de son stress et très peu de son allant et de son engagement. Il a fallu attendre le troisième, plus collaborateur, pour le voir se dérider en des séries de naturelles consenties et parfois vibrantes. Le reste du temps, un visage crispé, sans lumière, de plus en plus accusé au fil des minutes pour finir en un masque de déception et de fatigue à la sortie. On avait l'impression que ce solo était une peine à purger, une sorte de condamnation de toute façon douloureuse.
Finalement, il a illustré son spot publicitaire: l'histoire d'une solitude sombre et tragique.
Talavante a ployé sous le poids du propre rendez-vous qu'il s'est fixé à lui-même. 
Il a justement senti que, face à cette tauromachie de superette qui fait le quotidien des arènes, il fallait retrouver le sens du défi, une grandeur hors-normes. Mais il n'a pas su se mettre à la hauteur de l'enjeu et a réagi petitement à l'adversité. En petit homme.
Le chemin est long. Souhaitons que cette épreuve l'aide à trouver ce supplément d'âme, de corps et de conviction qui fasse de lui un grand torero.


18 mai 2013

Bravo!


" C'est dans les situations limites que nous, les artistes, donnons le maximum" 

Cette parole de Roberto Dominguez, évoquant son solo madrilène devant les Victorinos, doit faire méditer tous les toreros. 
Cette notion de "situations limites" est essentielle à la tauromachie qui ne trouve sa nécessité que dans le franchissement précisément des limites de la normalité que le combat avec le toro permet à l'homme.
La tauromachie est un art du dépassement qui exige des conditions physiques, morales et artistiques qui le permettent. C'est lorsque cette dimension primordiale est réduite ou même absente (commerce et mesure) que nous nous ennuyons aux arènes et que nous en sortons écœurés. Souvent.
Mais, ce qui me touche le plus dans cette citation, c'est la référence aux artistes. Oui, la tauromachie est un art, comme les autres, qui ne s'atteint pas sans créer des "situations limites". Quelque soit le degrés de préparation, de connaissance et de testostérone, la tauromachie a besoin d'un torero, d'un artiste, qui relève le défi et le pari de l'inconnu. Nous avons besoin dans une arène de pouvoir inventer les réponses sur l'instant, sans recette. Sinon, à quoi bon?
C'est ce terrain extrêmement dangereux et incertain que Talavante a décidé d'occuper aujourd'hui. Rien que pour cela il mérite notre ovation.


16 mai 2013

Brrrrrrrrrrrrrrrrrr !


Le froid s'abat sur Las Ventas:

les premier rênes ont fait leur apparition!



¡ Los pitones de tu madre !


15 mai 2013

Oreille clean-clean

À las Ventas, la première oreille d'un Alcurrucen est tombée dans l'escarcelle de l'ami Perera, alias Circular Men.
Vous dire que je suis convaincu serait mentir. J'entends dire qu'il a été "important". Je n'ai pas su le voir, sans doute. Tout cela m'a paru bien civilisé, bien poli, nickel-chrome, sans charme et sans relief. Banal.
Le petit Ange Teruel, qui confirmait, a une belle gueule de cinéma. Il m'a fait penser à l'ouverture du festival de Cannes.
Quand à Castella sans matos mais aussi sans envie.
Il faisait froid sur Madrid. Moles claquait des dents, le nez gouttant sur sa cravate. Foutu métier! 
Muñoz, par contre, super à l'aise, comme à la plage. Gracias Thermolactyl!




13 mai 2013

El salon de la Agricultura

Depuis le début de cette San Isidro, c'est à qui aura les plus belles cornes, les plus longues, les plus en pointes. Et les preneurs d'images de Canal+ de se régaler de gros plans boisés et terrifiques!
Ce n'est pas tout. Faut voir les châssis! Du corpulent, du charpenté, du cossu. Des toros, first qualité! 
C'est pas compliqué, on se croirait au salon de l'Agriculture; il ne manque plus que Chirac pour leur claquer le cul!
Sauf que le moteur, que dale! Même pas de la Deux chevaux, du Solex tout juste, et encore dans les côtes! Pas de jus, pas de peps. La tête à hauteur d'horizon, trop crevant de la baisser. Eau de vaisselle et sang de navet.
Et les madrilènes qui roupillent, anesthésiés de fadeur, et pour passer le temps se comptent entre eux comme on compte les moutons.
Les gentils toreros font le possible, ce qui n'est pas grand-chose.
Manolo Moles, qui pense à l'audimat, nous annonce deux semaines de gros cartels, qui vont te relever tout ça, vite fait bien fait. Et Caballero l'écoute sans sourciller, avec l'air de se dire qu'il reste encore trois semaines à s'emmerder.
Et de conclure que les toros c'est comme les melons et qu'il va bien finir par en sortir un bon. Et d'ajouter que les kilos c'est pas tout mais la pêche c'est mieux. Des melons à la pêche, en somme, voilà ce qu'il nous faudrait. Le salon de l'agriculture, quoi!
Demain, on a je ne sais qui devant je ne sais quoi. On verra bien. Sûr qu'on verra de grandes et belles cornes à faire pleurer les œnuques, pour le reste...
Allez, on garde le moral; si on en croit l'affiche de Céret, on pourra toujours se faire une daube.



Art cru.

J'aime plutôt beaucoup l'art contemporain.
Et j'aime plutôt bien Miquel Barcelo, l'artiste catalan. 


Dans l'affiche cérétanne qu'il vient de créer, on peut lire plusieurs sens, comme il est habituel et plaisant dans les réalisations artistiques d'aujourd'hui. Certains y verront une chaquetilla stylisée rose et or, d'autres une tête de taureau primitive ou un lambeau de caparaçon...
Pour ma part, j'y reconnais un morceau de barbaque, vu en plongée, sur l'étal d'un boucher invisible. Et, du coup, je lis "Céret de toros" comme on lirait "Côte de bœuf". Il n'y manque que le prix au kilo sur petite pancarte piquée entre deux côtes.
Étonnant de la part d'une aficion dont le toro est l'idôle. Mais, après tout, les chrétiens mangent bien le corps de leur dieu.
Doutons que les antis apprécient. Mais - faut-il le rappeler? - nous ne sommes pas là pour leur plaire. 

12 mai 2013

Rangez les pipeaux!

À Las Ventas, Les Escolar ont déçu. 
Robleño fidèle à lui-même et Aguilar en ascension. 
Rafaelillo moins convaincant.
La nuit tombe sur Madrid.


Sur Céret aussi.

Envoyez la sardane !

Cet après-midi à Madrid 
Rafaelillo, Robleño et Alberto Aguilar affrontent 6 Jose Escolar.

On se croirait à Ceret.


11 mai 2013

Madrid sera toujours Madrid!

J'adore regarder la retransmission en direct des corridas de la San Isidro sur Canal+.
 La demi-heure qui précède le paseo 
et le résumé final de la caméra superlenta 
sont de vrais régals. 

Entre les deux, rien à signaler.


1 mai 2013

Patience.

"Quand il y a deux minutes de vraie tauromachie dans une corrida, on peut s'estimer heureux". Bien d'accord avec cette affirmation de mon voisin de palier.
Des passes les toreros en donnent, des charges les toros en ont, des olés le public en crie, des oreilles les présidents en distribuent... mais des passes guidées serré, rythmées profond et achevées et des toros allègres et mobiles,  mettant la tête et combatifs, répétant et résistants, c'est plutôt rare. 
Et parfois cela ne dure pas longtemps: trois passes, quatre ou cinq charges et le miracle prend fin. Il faut supporter beaucoup de passes en passant et de charges déchargées pour quelques secondes de profonde beauté.
Et, au final, seuls ces instants nous restent. La tauromachie est l'art du pointillé, de la pincée et du fugace. De la fulgurance. Malheur à ceux qui en veulent pour leur argent. Les amateurs du copieux et du nombreux. Ils en seront pour leur frais.
En des temps où il nous faut tout, tout le temps, la tauromachie, aux portions congrues, impatiente. Savoir attendre... pratiquer le regard flottant... et parfois se laisser surprendre et enflammer.