Bayonne, 4 septembre,
En sortant de cette novillada piquée, à la question "en avoir ou pas" - version Hemingway du dilemme shakespearien - on pouvait répondre, sans hésitation, que Monsieur Fernando Adrian en a. Voilà un combattant, un macho, qui rend coup pour coup, tête froide et punch sévère. Dans quelques saisons, de la chair fraîche pour Céret et Vic.
À propos, qu'est-ce que ça pompe l'air cette cérémania! Céret, la Mecque du purisme, le hit de l'intransigence, la cathédrale de l'authentique! Voilà-t-y pas qu'on voudrait nous faire croire qu'il y a, d'un côté, la Vérité du Toro-Toro et son cortège de connaisseurs portant haut le Saint-Sacrement de la bible taurine (dreling-dreling-drelinc) de Ceret à Vic en passant par Parentis, et de l'autre, les bâtards, nourris au biberon Domecq, à genoux et bavant devant les circulaires inversées des figuras. C'est quoi cette vision rachitique de l'aficion! Ça ressemble à quoi ces manières qui scindent le monde entre "super-aficionado" et "sous-aficionado". Allez les mecs, on prend un doliprane, on s'allonge, et on retrouve un peu de bon sens.
Pour en revenir à Fernando, sa combativité fait plaisir à voir. Énergie et savoir-faire, de l'artisanat pur jus, vaillant et obstiné, tel le serveur du bar à tapas du coin entre 13 et 14. Pas une minute à lui, concentré, l'oeil à droite et à gauche, le corps en alerte, le réflexe Lucky Luke et un coeur gros comme ça.
Mathieu Guillon habite une autre planète. Finesse, légèreté et parfois inspiration comme cette demi-véronique enroulée comme une chicuelina. Guillon est intéressant à voir vivre dans l'arène car il a de la mythologie. Tout ce qu'il fait porte une histoire et du coup prend de l'épaisseur.Vous l'avez compris, j'aime. Mais, il faut reconnaître qu'il a toréé de trop loin, refroidissant son toreo et le public avec. L'engagement n'est pas qu'artistique, il est aussi physique, corporel, charnel. Et de ce côté-là, on était en manque.
Pas de commentaire sur Thomas Cerqueira, resté invisible, inconnu, inaperçu.
Les novillos? De tout un peu et surtout un manque de force qui créa une contradiction dans leur comportement en piste: l'envie de foncer et l'incapacité à le faire vraiment. De là une tête chercheuse, des rythmes irréguliers. Le dernier redoutable.
Un spectacle matinal qui - sans être ennuyeux -ne fit jamais se lever le soleil.
Et le superbe abat d'eau qui déferla à mi-course sera sûrement l'évènement le plus marquant que les spectateurs - demi arène - garderont en mémoire...
À propos, qu'est-ce que ça pompe l'air cette cérémania! Céret, la Mecque du purisme, le hit de l'intransigence, la cathédrale de l'authentique! Voilà-t-y pas qu'on voudrait nous faire croire qu'il y a, d'un côté, la Vérité du Toro-Toro et son cortège de connaisseurs portant haut le Saint-Sacrement de la bible taurine (dreling-dreling-drelinc) de Ceret à Vic en passant par Parentis, et de l'autre, les bâtards, nourris au biberon Domecq, à genoux et bavant devant les circulaires inversées des figuras. C'est quoi cette vision rachitique de l'aficion! Ça ressemble à quoi ces manières qui scindent le monde entre "super-aficionado" et "sous-aficionado". Allez les mecs, on prend un doliprane, on s'allonge, et on retrouve un peu de bon sens.
Pour en revenir à Fernando, sa combativité fait plaisir à voir. Énergie et savoir-faire, de l'artisanat pur jus, vaillant et obstiné, tel le serveur du bar à tapas du coin entre 13 et 14. Pas une minute à lui, concentré, l'oeil à droite et à gauche, le corps en alerte, le réflexe Lucky Luke et un coeur gros comme ça.
Mathieu Guillon habite une autre planète. Finesse, légèreté et parfois inspiration comme cette demi-véronique enroulée comme une chicuelina. Guillon est intéressant à voir vivre dans l'arène car il a de la mythologie. Tout ce qu'il fait porte une histoire et du coup prend de l'épaisseur.Vous l'avez compris, j'aime. Mais, il faut reconnaître qu'il a toréé de trop loin, refroidissant son toreo et le public avec. L'engagement n'est pas qu'artistique, il est aussi physique, corporel, charnel. Et de ce côté-là, on était en manque.
Pas de commentaire sur Thomas Cerqueira, resté invisible, inconnu, inaperçu.
Les novillos? De tout un peu et surtout un manque de force qui créa une contradiction dans leur comportement en piste: l'envie de foncer et l'incapacité à le faire vraiment. De là une tête chercheuse, des rythmes irréguliers. Le dernier redoutable.
Un spectacle matinal qui - sans être ennuyeux -ne fit jamais se lever le soleil.
Et le superbe abat d'eau qui déferla à mi-course sera sûrement l'évènement le plus marquant que les spectateurs - demi arène - garderont en mémoire...
Pas d'accord sur M Guillon en qui je crois pourtant!S'il est capable de finesse le jeune homme manque cruellement d'engagement ce qui le fiat passer à côté de cette si importante saison pour lui.C'est ce que ne cesse de lui répéter sans cesse R Millian dans le callejon.Cette omniprésence du "père" étouffe sûrement le torero, quant à l'homme il me paraît bien trop amoureux pour prendre tous les risques qu'il faudrait pour pleinement reussir.Il va lui falloir affronter la (sa) vérité en face pour exprimer pleinement tout le potentiel artistique que l'on sent en lui et qui m'émeut bien peu que le courage brut d'un F Adrian.Pour Ceret j'attends la réaction de l'homme aux pipas....
RépondreSupprimer"L'amour est enfant de bohème"...Peut-être. De toute façon, il semble y avoir là un problème de téstotérone.
RépondreSupprimerRichard Millan, qui s'y connait en la matière, essaie sûrement de lui en passer un peu...par la voix. Ce qui n'est sûrement pas le moyen adéquat. Mais peut-on lui en vouloir... Il est tellement rageant de voir son poulain refuser l'obstacle pour une histoire de glandes. Les boules! Peut-être parler moins et écouter plus? Mais coeur de lion n'a pas d'oreillettes.
Fernando Adrian n'a pas qu'un "courage brut", mais un savoir faire déjà affirmé qui pourra (la route est longue...) s'affiner avec le temps. Je demande à voir.
Quand à "El hombre de las pipas", en pleine cure de désintoxication - je ne parle malheureusement pas de Ceret mais de ces sataniques graines du tournesol qui font prendre des kilos en mâchant de l'écorce -, "El nostalgico de las pipas", donc, mijote, sans doute un commentaire, à la catalane... on en sent déjà les effluves...
Céret sortent des gros toros et sont un peu plus à cheval sur le règlement qu'ailleurs. Mais on ne peut pas jeter les écorces de pipas dans l'arène... Très mauvais point pour un aficionado "a los pipas" ! Du coup, pour 2012 ce sera Pamplona, avec des jetés de têtes de crevettes depuis l'andanada !!! mais je passerai peut être par Céret pour y aller...
RépondreSupprimerTu as raison de garder ton cap. Aux deux sens du terme.
RépondreSupprimer2012 sera beaucoup plus tourné vers l'espagne pour ma part
RépondreSupprimerpar exemple le 15 octobre, zaragoza : http://www.camposyruedos.com/galeries/310/index.html