La mort d'Antoñete témoigne de l'intense relation fusionnelle, que les années n'ont pas altérée, entre le torero et Madrid : cette chapelle ardente dressée dans les arènes même de Las Ventas, la sortie du cercueil par la Puerta Grande aux cris de "¡Torero, torero!"...
Curro Romero et Séville, Jose Tomas et Barcelone, Antoñete et Madrid... Comment un matador devient-il l'amant d'une ville entière, rendue à ses pieds pour la vie? Au point même de l'incarner: Antonio Chenel ressemble à Madrid, on croise ses clones dans les vieux quartiers de la capitale, tout comme J.T. porte la "branchitude" rebelle des catalans et Curro l'impassibilité inspirée des sultans et des flamencos.
Leurs figures totémiques protègent, à l'égal des dieux. Ils ont vaincus la mort dans l'arène et nos cités inquiètes trouvent refuge dans leur ombre tutélaire. Antoñete parti, voilà Madrid livrée à la crise et à la cruauté de l'époque.
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