Hier soir, au théâtre, j'ai assisté à une représentation d'une pièce de l'auteure contemporaine mexicaine, Ximena Escalante, intitulée: Phèdre et autres grecques.
Un très beau texte dont voici quelques lignes tirées d'un dialogue entre Phèdre enfant et le devin aveugle Tiresias
TIRÉSIAS — Sais-tu ce quʼest le destin ?
PHÈDRE — Oui, cʼest quand il tʼarrive des choses.
TIRÉSIAS — Il tʼarrive des choses que tu ne peux pas éviter. Elles arrivent. Irrémédiablement. Tu les vois venir, tu veux te sauver, tʼéchapper mais tu as beau essayer, elles arrivent, elles te suivent comme ton ombre. Le destin te poursuit. Tu veux aller plus vite que lui, tu cours de toutes tes forces, tu crois lʼavoir semé, tu tournes le coin dʼune rue, certaine quʼil a perdu ta trace et tu lui rentres dedans: il a gagné.
Vision de la vie que l'on pourrait qualifier de taurine, une des forces essentielles de la corrida résidant dans cette capacité, venue du fond des âges, à transformer les vies en destins.
Rituel éminemment tragique et mythologique qui ne relève pas d'une étroite tradition locale (fut-elle ininterrompue) mais qui accompagne l'interrogation que posent les hommes sur leur propre existence.
Minotaure aveugle guidé par une fillette dans la nuit. Picasso.
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