J.J. Padilla est un torero baroque chez qui l'excès et le mauvais goût s'allient curieusement au courage et au savoir faire pour engendrer le meilleur et le pire, l'authentique et le factice, le précieux et frelaté.
La manière dont il a annoncé, aujourd'hui, dans les très chics salons du torerissime hôtel Colon de Séville, sa réapparition le 4 mars prochain à la feria d'Olivenza, s'inscrit bien dans le style de la maison. Du hecho en casa, IOO% made in Padilla, appellation incontrôlée "Cyclone de Jerez".
Le découvrir, un bandeau sur l'oeil, la bouche tordue, campé sur ses deux jambes largement ouvertes, les mains sur les hanches, le voir prendre des poses de combattant mercenaire, revenu de tous les fronts et prêt à y repartir, nous fait osciller entre rire et émotion.
Cette image si dérisoire et si superbe est aussi terriblement émouvante parce que, à une époque où la corrida est battue en brèche et risque son existence même, cet homme lutte, aux limites de ses possibilités physiques et mentales, pour en faire partie.
Anachronisme?
Peut-être.
Mais, surtout, reflet de l'aventure humaine, de la recherche d'un sens à l'existence, du besoin inapaisable de vivre dans l'élan d'une passion qui permette de renaître chaque jour.
Dans sa maladresse, dans sa fragilté, ses manques et son fol espoir de lendemains vivants, Padilla nous parle des femmes et des hommes que nous sommes.
Si l'ordre du mérite avait été inventé en tauromachie, nul doute que Padilla figurerait en tout en haut du classement.
RépondreSupprimerCe légionnaire, ce marine des ruedos est époustouflant de force de caractère, de vitalité et de courage.
Mais quel est donc ce feu qui brûle dans ses veines?
L'expression "Aller au bout de sa passion" prend tout son sens quand on étudie son parcours.
Il est peut-être le plus grand torero de notre époque, d'une certaine manière.
Content de vous revoir sur pied, soldat !!
Don Diego de la Vega