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1 août 2011

Rêve de torero.

L'alternative lui va bien.
Hier, à Bayonne, devant les toros de Fuente Ymbro, Thomas Dufau m'a impressionné.
Alluré, calme, défiant jusqu'à poser les banderilles lui-même, profond dans des séries droitières notamment, il a témoigné d'une classe et d'une personnalité étonnement affirmées. Le Sud-Ouest tient là un torero qui fait plus que promettre.
Depuis son entrée en piste lors du paseo jusqu'à sa sortie une oreille en main, il a, tout particulièrement, développé un fort imaginaire. Et cela n'est pas rien car les toreros toréent aussi avec leur propre imaginaire de la corrida. C'est à dire la façon dont ils la rêvent et la force avec laquelle ils incarnent ce rêve en piste. Cela va de leur manière de porter le costume, de marcher, de tourner sur eux-mêmes, de s'immobiliser, de regarder, jusqu'à l'engagement du corps dans une série, la profondeur d'une passe en baissant la main, la conduite d'une charge...
Thomas Dufau vit dans l'arène son rêve d'être torero avec une conviction telle qu'il l'impose dans l'évidence. Et il nous y entraîne.  On y croit parce qu'il y croit. Et on oublie ses origines landaises et la sympathie locale qu'elles nous inspirent pour voyager avec lui au pays universel des toreros et des toros.
Évidemment, toute médaille a son revers. Pour Dufau le diable se loge dans la tentation du stéréotype: circulaires inversées, pendule, toreo de proximité à la Castella ou Perera. Celui avec lequel certains sirènes argentées susurrent que l'on coupe les oreilles.
C'était son pêché de novillero. Le passage au toro de quatre ans lui donne une nouvelle dimension qui laisse croire qu'il peut échapper à ses démons et atteindre la belle stature qu'on lui devine.
C'est ce que nous lui souhaitons et que nous espérons car il y a là matière à aller loin.


¡Ojala!

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