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2 novembre 2012

Un temps de Maya.

San Fernando, Cadiz, Sanlucar, Jerez, El Puerto, la marisma, les flamencos et le flamenco, los toros y El Toro... Le berceau, la source, le jaillissement premier de la culture andalouse.
Me voilà au centre du monde taurin en cette mi-octobre où je suis venu voir du théâtre au milieu de ces paysages uniques.  
Devant moi la baie, derrière l'océan, et au-dessus... la pluie, la flotte, le déluge! L'Andalousie dégouline, patauge, déborde et inonde... le rez-de-chaussée de l'hôtel Bahia Sur. Et quand la marisma se répand, ça fleure la vase, l'égout, en un mot la mierda. Enlisé le parfum de jasmin et buenos dias les effluves douteuses qui ne sont pas sans évoquer le mundillo senteur G10.
Décidément la crise qui frappe dur la péninsule fait son nid partout, jusque dans les marais mythiques et protégés du delta du Guadalquivir.
On m'affirme que je n'ai pas de chance, qu'à Cadiz il ne pleut que cinq jours par an, et que c'est justement cette semaine où je suis là, moi, en blouson estival, sans parapluie, en chemisette et sans imper, qu'il tombe des hallebardes, qu'il pleut à seaux, comme à Gravelotte, à ne pas mettre un caracol dehors.
Sous un parapluie noir comme le ciel, acheté à la hâte à un gitan délavé, je suis planté devant ce qui trois jours plus tôt alimentait mon rêve d'aficionado et la jalousie de mes collègues sédentaires. J'éternue. Des images désastreuses me viennent:  la muleta détrempée de Paco Ojeda, Camaron aphone, les corridas du Puerto annulées jusqu'à la fin des temps, la noyade de tous les élevages du coin, l'exode des populations andalouses en barques et la disparition définitive de la corrida sinistrée. Je tire radicalement la gueule et je trouve grotesque, inconséquente et déplacée cette planète où l'eau permet la vie, et sur la terre de laquelle je suis en train de détremper mes sandales d'été. 
Trois jours de déluge plus tard, lorsque mon avion de retour fut empêché d'atterrir à Fontarrabie pour cause de bourrasques, j'ai commencé à croire à la prédiction Maya de la fin du monde prochaine... 
J'écris aujourd'hui ces lignes, le premier novembre, alors que la pluie redouble sur le Pays Basque et que Sandie vient de dévaster New-York...
J'ai décidé de me lancer, dès demain, dans la construction d'un bateau. En bossant bien, il sera terminé le 21 décembre...




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