BIENVENUE SUR LE BLOG DE PAPA GATO

14 avril 2013

Silence !

Rigolade matinale! 
Sur les blogs, les compte-rendus du solo de Manzanares fleurissent...
Neuf fois sur dix leurs auteurs n'ont pas assisté à l'évènement qui n'était même pas retransmis à la télévision! 
Et les analyses ne manquent pas de tranchant! Et chacun d'y aller de sa condamnation et de trouver dans la (contre) performance du torero la confirmation de ses propres théories! 
Bonjour la désinformation! Une sorte d'afeitado de la réalité pour assurer la sécurité de sa façon de penser...

Ce que je sais:
  • Pour avoir assisté à plusieurs ferias d'avril, qu'il n'est pas si facile de couper deux oreilles à Séville et que c'est faire insulte à la capitale andalouse que de le laisser penser.
  • Que le public de Séville est aussi chauvin que le public madrilène pour les toreros locaux et que le fils Manzanares n'est pas dans ce cas-là.
  • Que les sévillans affectionnent une forme de tauromachie dite "artistique" pour faire bref, avec une sensibilité et une intensité de ressentir qui n'appartiennent qu'à eux. Il me parait évident que nous avons beaucoup - mais, alors-là, beaucoup et même de plus en plus! - à apprendre d'eux.
  • Que cette fameuse cote d'amour dont bénéficie l'alicantino l'a amené hier à s'agenouiller devant le toril pour recevoir son dernier toro (!). Revenons sur les faits (source: Radio Andalucia en direct). Le dernier toro d'un après-midi avorté va sortir. Le public applaudit alors Manzanares, pour l'encourager, lui dire qu'on l'attend et qu'on l'aime. Les applaudissements évoluent en palmas de bulerias. Le torero va répondre et faire un acte qu'il n'avait pas prémédité, disent les commentateurs: il part se mettre en puerta gayola, ce qui n'est pas précisément conforme à sa tauromachie. Drôle de "complaisance" amoureuse qui conduit le torero à se risquer davantage...
  • Qu'une corrida est un spectacle vivant qui se joue en direct et en réel devant nous - comme le théâtre, l'opéra, la danse ou le cirque - et qu'il demande d'être présent, là et maintenant. Sinon l'emploi préventif de quelques formules - du type: "On dit que...", "Machin rapporte que...", "Il paraît que..."- s'impose. Le commentaire radio reste hautement incertain du point de vue de l'objectivité, quand à la télé, elle cache plus qu'elle ne montre.
  •  Et donc par moment: 

le silence est d'or.


4 commentaires:

  1. Trop drôle! Condamner la pensée des autres parce qu'elle ne va dans le sens de la sienne...
    "Que les sévillans affectionnent une forme de tauromachie dite "artistique" pour faire bref, avec une sensibilité et une intensité de ressentir qui n'appartiennent qu'à eux. Il me parait évident que nous avons beaucoup - mais, alors-là, beaucoup et même de plus en plus! - à apprendre d'eux."
    à quel titre nous aurions tous à apprendre d'eux? si ce n'est que leur façon de voir les choses correspond beaucoup mais alors beaucoup à la tienne.
    rappelle-toi après le solo de J Tomas c'est avec les yeux d'autres qui étaient dans l'amphithéâtre ce jour là que tu avais forgé ta conviction sur la portée historique de ce qui s'y était passé
    bref...que couper deux oreilles à Séville soit difficile c'est un fait, que Séville soit amoureuse de JMM et lui pardonne bien des choses,une interprétation sur laquelle pour ma part je n'ai aucune besoin de me sécuriser parce que j'ai pondu un article de plumitif besogneux dans un blog anonyme et de plus qui ne sera lu par presque personne. Que Manzanares réponde de manière couillue aux marques d'amour sévillanes c'est sa manière à lui de voir les choses et pour le coup elle n'efface pas un après-midi que tout le monde (ce qui y étaient, a trouvé "morose" et avec qui pour certains d'entre eux j'ai pu échanger).Et donc justifié ou pas, jugé con par les uns et pas par les autres et contrairement à mes homonymes 3 frères je continuerai de temps à autre à donner un avis qui n'engagera que celui qui l'écrit.
    Et comme il y a bien des choses plus importantes dans la vie que le succès ou l'insuccès de tel ou tel dans une arène je m'en vais repartir à ma "triste" condition d'aficionado qui n'a pas de billet pour Séville et qui va en profiter pour passer la tondeuse et faire son jardin.

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  2. "Je pense ce que je pense, tu penses ce que tu penses, il pense ce qu'il pense, et elle idem...". Et chacun se gratte où ça le démange et même la merde à certains finit par être bonne.
    Mais...
    Pas "condamner la pensée des autres" mais afeiter la réalité pour qu'elle passe plus commodément dans la cape de ses convictions. Je sais bien que ce solo sévillan de Manzanares t'était suspect avant même que ne sorte le premier toro.
    Ne t'en déplaise, JMM est un grandissime torero à Séville et peut-être uniquement à Séville. Ce qui ne veut pas dire que les sévillans lui passent "bien des choses" (lesquelles?) mais qu'il existe une histoire très invisible et magique entre eux. D'amour. Comme entre J.T. et Barcelone dont tu as fait partie, avec grande raison, en son temps.
    Je ne sais pas ce qui s'est passé à Séville. Encore moins que toi; je n'avais aucun informateur dans les tendidos. Mais ce qui est certain c'est que je regrette bien de ne pas y avoir été sur le coup des 20h, comme j'ai regretté de ne pas avoir vu le solo de J.T. ou l'épopée de Robleño à Ceret.
    J'ai écouté cependant la retransmission en direct sur Radio Andalucia. Rien de moins objectifs que ces trois commentateurs-là. Et pourtant quel superbe moment de tauromachie à la sévillane, ils ont offert! Oui, oui, camarade, nous avons à apprendre d'eux! Une autre façon de voir la tauromachie, purement poétique.
    Tu t'es amusé à parodier mon article. Je suis ravi de t'avoir fait rigoler. Bonne tondeuse.

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  3. Désolé de te faire de la peine, ou te décevoir, PAPA GATO, çà ne sera pas mon but, très sincèrement: simplement te dire que, d'après moi, s'il y a quelque chose de grandissime, çà ne peut être un homme avec un demi toro, comme c'est la règle dans les "grandes" arènes par la capacité avec les vedettes qu'ils invitent, comme entre gens de bonne compagnie. De plus, JMM n'est surtout pas un modèle, je m'explique.
    Il y a quelques années, j'avais emmené à Nîmes un gamin de 16 ans qui découvrait la corrida. Hasard du chemin, on tombe sur JMM à la sortie, et mon Thibaut se précipite vers ce garçon juste un tout petit peu plus âgé que lui, avec la photo de JMM et un crayon.
    Le torero s'est détourné de Thibaut avec dédain, j'en ai souffert comme si çà avait été mon fils, il est parti, et le gamin a pris une leçon qui ne l'a pas encouragé à aimer la corrida.
    Depuis, j'essaie de redresser la barre, mais il m'est difficile d'oublier cet épisode, d'un enfant gâté et déjà pétri d'orgueil. C'est vrai que les franchoutes ne sont pas toujours appréciés de l'autre côté des Pyrénées.....
    Ceci dit, je me régale de te lire
    Hasta pronto

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  4. On dit en effet que le jeune señorito, capricieux, ombrageux et egocentré pour le moins, est d'un commerce difficile...
    À la vérité, JMM n'a pas été grandissime durant la faena de ce 6ème. Mais l'accueil à puerta gayola et les deux minutes qui suivent sont d'une formidable intensité. Rare conjonction d'un toro, d'un torero, d'une arène et d'un public. Peut-être est-ce me contenter de peu? Mais, finalement, après bientôt cinquante ans d'aficion, ce sont ces fulgurances qui me restent.. et m'aident à vivre.

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