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9 juin 2014

Les yeux dans le vert...

Pentecôtavic, dimanche 08 juin 2014 
par Caperuza 

            Le matin, 6 Cebada Gago, dont cinq de cinq ans, au trapio et à la cornamenta irréprochables, braves dans l’ensemble “comme on dit”, piques “comme en concours”, avec dessinés sur le sable, non seulement l'espace où doit se dérouler le tercio, mais aussi les trois endroits où placer le toro, en l’éloignant à chaque mise en suerte “comme dans les manuels de tauromachie en vente libre”. Conséquence de ces bornes sensées limiter les dérives, un public borné,  empêchant la lidia naturelle d’un toro devant être piqué dans un autre terrain, et des toreros “dépassant les bornes” en mettant l’animal au centre du ruedo, dès la première mise en place, et n’ayant d’autres solutions que de rapprocher le toro du bloc humano-équin, inversant et ôtant tout sens à l’évènement. Trop de règles tue la Régle.  Mais des piqueros, valorisés, narcissisés, laissant leur “surmoi” sous le caparaçon et sortant en se découvrant, saluant le public, quand ils ne sont pas appelés à faire un tour de piste avec le maestro. L’occasion pour ces hommes d’exercer leur métier, et non pas de “faire le métier” comme trop souvent. Illustration de ce respect mutuel par un picador de M J Perez Mota, Gabin Rehabi ou Francisco VallejoSanchez “El Pimpi Hijo”, sortant du ruedo à reculons, ne tournant pas le dos à un public, parfois respectueux. Et respectable.
            Un sixième toro “comme dans les livres de JP Darracq, un tercio de piques à faire taire les obsessionnels du règlement de l’ex Association Des Aficionados, une faena comme la décrit Popelin, un volapie qui aurait ravi G Lestié, un mouchoir bleu mis d’emblée, une deuxième oreille d’insistance pueblerina, illustrant les “présidences modernes”, mais méritée… et malgré tout cela, aucun pincement épigastrique, aucun frisson, une peau qui n’imite pas la volaille, des poils qui restent désespérément poisseux dans l’humidité de la moiteur matinale, et non de la sueur du plaisir. Bref un moment “comme il faut”, le plaisir fait raison, repoussant la passion à ces moments improbables, déraisonnables, découverts bien souvent dans un “rincon” de la toile virtuelle, web hébergeant des éclats d’émotion et de joie, que nous nous faisons passer “sous le manteau”, presque honteux de ne pas s’être empêché de jouir.
            L’après-midi est envahi par des estampes aurochéennes, à l’arrière-train aussi faible que ces convois vapeurs de nos grands-pères, qui peinaient dès que les rails s’élevaient dans l’Aubrac, ponctués de Salers aussi mansos que nobles.
            Un public préférant le “profil “ de “roitelet de la circulaire “de Thomas Dufau à “la face” intransigeante, obstinée, respectueuse de l’animal brave, de Joselito Adame, jeune torero , au corps déjà plus meurtri et couturé que bien de figuras. Un torero “donnant ou plutôt offrant du miel et non de la confiture aux cochons qui parce qu’ils payent, on réduit l’art à un trivial consumérisme. Ce torero du sitio, de la franchise, de la sincérité, de la conviction et de la nécessité d’être à cette place-là car il ne peut en être autrement pour lui. Un être “torero” dans sa manière de se déplacer, de se vêtir, de rester immobile, “d’être”.
            A part cela des “anti-taurins” aux convictions respectables, mais se ridiculisant par des slogans aussi convenus, que ceux de leurs opposants bornés. 

            Heureusement, la campagne gersoise, enveloppant la plaza, nous oblige à arrêter le mouvement de nos yeux, quand, trop souvent désolés, nous les levons vers le ciel.

                                 

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