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17 août 2018

Goya? Non, y a pas.

Corrida Goyesque du 15 août 18. Arènes de Bayonne. 6 Toros de Antonio Bañuelos (en fait 7, un s'étant cassé la corne à sa sortie) pour Juan Bautista, Paco Ureña et Jose Garrido.
Je n'insisterai pas sur le peu d'intérêt offert par la corrida proprement dite. Des toros sans relief, des toreros sans enjeu, un public sans âme... Autrement dit, 135 minutes de rien. Ce qui n'est en rien désobligeant pour les toreros mais navrant pour le cochon de payant.
Première surprise: une assistance modeste pour un 15 août, sommet de la saison sur la côte basque. Entre deux tiers et trois quart d'arène... Il est vrai que le cartel sans grand ténor manquait de poids. L'empresa avait joué discret face à la forte concurrence de Dax et de Saint-Sébastien.
Mais on avait compensé la faible attractivité du cartel par un papier cadeau que l'on voulait attrayant: une corrida goyesque, à la mode de ce qui se pratiquait - plus ou moins -  du temps de Francisco de Goya.
Pour corser l'histoire, on avait fait appel à un peintre scénographe valencien Juan Vallet Martinez, plus connu sous le nom de Bejas, pour transformer l'arène.
Et pour faire bonne mesure, un quintette de cuivre était annoncé dans un répertoire atypique en matière taurine.
La décoration des arènes se composait d'une série de tableaux aux couleurs vives, peints pour la circonstance, installés sur la talenquère de deux mètres en deux mètres, agrémentés de trois ou quatre jonchées de pétales rouges au pied des burladeros.
Je ne doute pas que ces tableaux fassent leur effet dans votre spacieuse salle à manger. Mais dans l'arène, de la file 22 où je me trouvais, ils semblaient un peu précaires et posés là quelque peu artificiellement. Le peintre Bejas n'a pas réussi sa scénographie. L'arène n'était pas transformée mais sommairement déguisée. Cela manquait de dimension à la fois vis à vis de l'ampleur du lieu et de la grandeur des rituels qu'il abrite. Dommage.
Quand au quintette de cuivres, avec son intimité de mini orphéon pour musique de chambre, il n'était tout simplement pas à sa place. Son anorexique reprise de la musique du film Mission pour accompagner la faena de Paco Ureña fut un modèle du genre en la matière. À croire que quelque anti-taurin y avait mis la main. Le public siffla. Le quintette se fit discret. On ne le regretta pas.
Quand au folklore goyesque, il fut ce qu'il est d'habitude: un plaisant divertissement. Qui ne parvint pas, cependant, à animer ce soporifique après-midi.
A signaler que plusieurs tableaux furent arrachés sans bienveillance par les cornus peu amateurs d'art et que le sixième s'y cassa même une corne dans un excès de rage dont on ne sait s'il fut provoqué par les hommes cachés derrière le burladero ou par l'image d'un de ses congénères peinte là.
En fin de compte un faux évènement qui ne sut pas se hisser à la dimension que l'on attendait de lui.

Photo Jean-Daniel Chopin (Sud-Ouest)

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