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5 mars 2011

Sphinx

Nîmes, il y a deux semaines, 8 h du matin.
Sur l'esplanade des arènes, vide et froide, 
le mistral de cette fin d'hiver vous pénètre jusqu'aux os.
La statue de Christian Montcouquiol "Nimeño II", qui ne lui ressemble pas,
dresse sa raideur figée sur fond de cirque millénaire... 
bien loin des foules fériales et des clameurs d'été...
Le torero de pierre, dans sa mortuaire solitude, 
semble poser, aux rares passants, l'énigme de sa présence. 
Qui sont-ils, donc, ces jeunes hommes de 18 ou 20 ans 
qui décident de combattre les toros braves? 
Et qui, parfois, y laissent leur vie? 
Une roulette russe tourne-t-elle si fort dans leur tête 
pour les amener à jouer le jeu de vivre ou de mourir? 
La vie est-elle si fade qu'il faille, 
pour en retrouver le goût, 
renaître tous les dimanches à la cinco de la tarde? 
Et quitter Christian pour devenir Nimeño 
et aujourd'hui ce sphinx de bronze 
qui nous tend le miroir de notre mystérieuse destinée d'hommes et de femmes,
filles et fils de terriens, 
anneaux solidaires de la chaîne des humains.
Puissions vivre notre temps avec la même intensité qu'il a passé le sien! 
De son esplanade, l'oeil fixe de Nimeno nous regarde. 
A chacun son toro...

3 commentaires:

  1. pour avoir vaguenaudé de bon matin sur cette même esplanade, je me retrouve dans ts réflexions...
    elle est de toi cette photo?

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  2. Superbe texte.
    Guylab

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