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4 septembre 2011

Autant en emporte la pluie.

Bayonne, 3 septembre

Tout a commencé par la moitié d'une corne tombant sur le sable comme on perd un pantalon découvrant un slip merdeux. 
D'où vient que les toros perdent leurs cornes? D'une fêlure regrettablement passée inaperçue lors de l'examen vétérinaire ou d'une manipulation mal camouflée?
Tout a fini par la sortie de sept milles cocus (2/3 d'arène) soit quatorze milles cornes, plantées bien solides, celles-là.
Des animaux jandillesques estoqués rien à dire, si ce n'est: rien. Fosse septique et compagnies. Ciao!
Le Sébastien ne va pas bien du tout. Pas d'envie, se regardant (ne pas) toréer, prenant des temps sans fin, affadissant ce qu'il touche, banalisant sa présence. Sans mystère, sans écoute, fermé sur lui-même comme une coquille d'huitre, froid comme une porte de frigo, imbibé de suffisance comme un baba, imbu comme un nabab. Une petite saison, type congés sans solde, serait la bienvenue.
Le Perera, à la fois décidé et comme d'habitude, c'est-à-dire hésitant entre tauromachie et art du cirque, faisant du touche-touche avec la corne comme d'autres mettent leur tête dans la gueule du lion, nous retiendrons l'entame de sa deuxième faena par statuaires enchaînées sans bouger d'un pouce.

Pourtant cette soirée ratée et oubliable, d'ailleurs déjà oubliée, possède son triomphateur. Le trompettiste de la très bonne banda de l'arène nous gratifia d'un solo d'une légèreté, d'une finesse, d'une précision et d'une poésie, qui fit oublier un instant la fadeur des rampants dorés d'en bas. Le seul vrai moment d'inspiration qui aurait été ovationné par la plaza de Séville entière si nous n'étions à Bayonne. Qui a aussi ses charmes...

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