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19 mai 2013

Petit homme.



Talavante a manqué son rendez-vous. 
La faute aux toros de Victorino? Oui, bien sûr, pas beaucoup de race dans ce lot décasté et peu mobile. La faute au vent? Oui, sans aucun doute, il gêna souvent et n'aida en rien. À l'ambiance polaire? On ne peut pas dire que venir aux arènes en traîneau avec manteau, écharpe, bonnet et moufles aide à l'enthousiasme. 
Il n'en reste pas moins que le torero a déçu. 
Il ne pouvait pas triompher dans ces conditions, c'est entendu. Mais reste son attitude, son comportement, sa façon de gérer la chose. Le problème d'Alejandro fut ce côté "cache ta joie", d'un bout à l'autre, qui a principalement témoigné de son stress et très peu de son allant et de son engagement. Il a fallu attendre le troisième, plus collaborateur, pour le voir se dérider en des séries de naturelles consenties et parfois vibrantes. Le reste du temps, un visage crispé, sans lumière, de plus en plus accusé au fil des minutes pour finir en un masque de déception et de fatigue à la sortie. On avait l'impression que ce solo était une peine à purger, une sorte de condamnation de toute façon douloureuse.
Finalement, il a illustré son spot publicitaire: l'histoire d'une solitude sombre et tragique.
Talavante a ployé sous le poids du propre rendez-vous qu'il s'est fixé à lui-même. 
Il a justement senti que, face à cette tauromachie de superette qui fait le quotidien des arènes, il fallait retrouver le sens du défi, une grandeur hors-normes. Mais il n'a pas su se mettre à la hauteur de l'enjeu et a réagi petitement à l'adversité. En petit homme.
Le chemin est long. Souhaitons que cette épreuve l'aide à trouver ce supplément d'âme, de corps et de conviction qui fasse de lui un grand torero.


1 commentaire:

  1. Ne parlons pas des cuadrillas, des placements des toros au cheval, des piques, des banderilles ou de l'engagement à chaque épée via le boulevard périphérique.

    Il a eu une attitude de novillero.

    JPc

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