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11 juillet 2013

Un jour avec


San Fermin, 10 juillet, 18h56

Les caméras féroces de "Canal Plousss" scrutent son visage dans les moindres détails. Au ralenti. 
On voit le nez rond, les pommettes bouffies, les lèvres boursouflées, les paupières gonflées et lourdes, trop lourdes. 
Les yeux se ferment, la tête balance de droite à gauche en une négation accablée alors que la bouche dessine un rictus à la fois exaspéré et très las. 
Il ne parle pas, pourtant ses pensées crèvent l'écran.  
Aujourd'hui, encore une fois, sans crier gare, "l'homme invisible" qui hante ses jours et ses nuits, dont la présence épuisante l'empêche de mettre un terme à ce traitement d'anti-dépresseurs qui le drogue depuis des saisons, cet étranger si coutumier qui creuse le doute sous les dorures du costume s'est invité dans son ombre sous le soleil de Pamplona, au milieu du vacarme des peñas, de leurs fanfares tonitruantes et des odeurs de leurs marmitakos. 
Quand le journaliste de la chaîne espagnole lui demandera ses impressions, une heure plus tard après son second échec, il aura beaucoup de mal à trouver ses mots, à ne pas dire que ces braillards en rouge et blanc l'insupportent, que cette arène est le dernier lieu où il voudrait se trouver, que les toros de Victoriano del Rio sont de la merde en corne et qu'il ne sait pas ce qui le retient de la fermer définitivement.
Quand l'homme au micro conclut, se voulant réconfortant de banalité: "Un jour sans", il désigna de la main le vide à ses côtés et dit "Non. Avec."

                                                               


9 commentaires:

  1. c'est vrai que je trouve morante très gros en ce moment, plutôt bouffi, tu as raison. nul doute que ses vieux démons ne lui laissent aucune trêve. je te trouve très sévère avec les victoriano, trop gros comme toujours chez les requetes de Navarre et aussi bien trop piqués, comme toujours tout court..

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  2. Je les ai trouvé souvent prometteurs et peu "teneurs" finissant en demi charges, tête à mi-hauteur. C'est un élevage que j'aime bien, encasté, qui demande aux figuras de toréer pour en venir à bout. Mais hier, il m'ont semblé un ton en-dessous.

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  3. là nous sommes d'accord! je pense qu'ils étaient trop gros? mais ça c'est aussi pamplona!et je ne suis pas certain que l'encierro arrange les choses.je voulais dire ausi mal piqués comme toujours partout!

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  4. Du point de vue rondeurs cochonou, à voir l'encierro de ce matin, les Torrestrella se défendent...

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  5. un texte beau comme une planche de jamon iberico...
    ( dont abuse peut être Don Morante ??? ) En espérant pour sa prochaine sortie de nouvelles enluminures dont lui seul détient les secrets. MERCI

    Yannick B.

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  6. je ne suis pas sur que ce soit de l'iberico ou plutôt du jabugo qu'il peut se payer dont morante abuse.pour revenir à ces victorianos troip gros, ils n'étaient pas non plus du type bonbon fondant, mais avaient pour certains une faena possible.

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  7. J'ai été peu convaincu par le Juli, amaigri, rageur, agacé. Toujours savant mais sans aucun supplément d'âme.
    Talavante affiche des airs de ravi de la crèche, n'en revenant toujours pas d'être le triomphateur de la San Isidro malgré un fiasco majuscule devant les Victorinos, dont il aurait dû mettre la temporada à se relever.
    Quant à Morante, la ligne était occupée.
    Nos trois cousus d'or m'ont semblé trop accaparés par leurs propres personnes pour s'intéresser à ce que ces toros à la peine pouvaient offrir de possible.

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  8. excellent résumé papa gato!talavante n'a pas en effet la réputation d'être einstein et je ne l'apprécie guère comme torero.juli n'&tait pas forcément dansson jardin et ses estocades restent pour moi scandaleuses. quant à morante dont je suis un inconditionnel lorsqu'il est morante, dios mio!

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  9. El Juli reste scandaleusement tricheur...mais il est partout!!



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