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12 août 2012

Et maintenant?..tatatatan...tatatatan...

Le compte rendu de la première de Dax par Zocato titré "Et pourtant, pourtant..." va faire couler pas mal de salive et d'encre. Le voici.

"Curro Diaz : Salut au tiers et silence.
El Juli : Silence et salut au tiers.

Daniel Luque : Silence et silence.

Six toros du fer de Jandilla (de 482 à 514 kg ; moyenne, 497), plus un réserve (3e bis) de Montalvo de 505 kg. Douze piques au total plus une chute. Du bétail ni mieux ni plus mal présenté qu'en d'autres plazas ; du caractère chez les n°s 1, 2, 4 et 5.

L'une des plus belles chansons d'Aznavour : « Et pourtant, pourtant, je n'aime que toi. » Et pourtant, hier, à Dax, n'a-t-il pas traîné un air bizarre, un vent de fronde, de règlement de comptes, de page tournée ?

Dans ces arènes où, il n'y a pas si longtemps, l'art avait droit de cité, comment ignorer les deux faenas de Curro Diaz, venu permuter avec Enrique Ponce en mal d'adducteurs ? Deux faenas avec trincheras, redondos, passes liées, reliées, dans l'antre du toro, deux coups d'épée irréprochables et deux oreilles oubliées. Alors, que répondre à l'Andalou ébahi de tant d'incompréhension ? Qu'il essuie les plâtres, paye pour les autres, les vedettes, leur système, leur main mise sur les élevages, les toros, leurs châssis et leurs cornes ?

Curro Diaz a été victime, hier, d'une injustice, des pots cassés, de l'amalgame d'une partie du public qui fourre tout et tous dans le même sac. Nous sommes à la croisée des chemins de la corrida, ceci est indéniable, obligatoire pour sa survie, et pourtant, qu'un torero comme Curro, aussi modeste que doué, trinque sans autre forme de procès et soit mis au pilori mérite réflexion.

Tout comme Daniel Luque, bouc émissaire lui aussi et malgré lui. Et pourtant, trop de gens crispés, ignorant la part des anges, le partage d'un savoir. Ils veulent la révolution, maintenant et de suite. Et pourtant, Daniel Luque se bat, il cherche les muletazos, s'interroge dans le callejon : « Qu'avons-nous fait à cette drôle de paroisse… ? »

Et pourtant, El Juli paraît retourner la situation en sa faveur. Il est 19 h 42. Il s'énerve. Lui, le monarque de Dax et d'ailleurs. On ne l'a applaudi depuis le début de la soirée que du bout des doigts. Du cloaque hivernal des divas du « G 10 », dont il est l'un des créateurs, il tente de se défaire. Mais les tentacules sont là, sa tauromachie s'embrouille, elle s'accroche, il est toujours aussi rageur, volontaire mais sans doute désuet, archaïque, suranné et caduc, selon ce qu'opinent certains sur les gradins.

Et pourtant, s'il faut sauver l'orchestre du « Titanic », sauvons la présidence d'hier qui lui refusa l'oreille au cinquième toro. Pourquoi ? Pour avoir tout simplement dit oui à ce que nous ne voulons plus. Les exigences de ces divas. À commencer par le tirage au sort du matin où fut refusé un superbe toro blanc et noir, aux pointes aiguisées. Et pourtant, pourquoi condamner Diaz et Luque ? Alors aujourd'hui, applaudissons les toreros. Une autre corrida commence. Et pourtant…
À guichets fermés. 25 °2. Ciel de traîne."

Je n'étais pas à Dax, je ne me prononcerai donc pas sur l'analyse de la course par le chroniqueur du journal Sud-Ouest. Mais les questions de fond qu'il pose m'interrogent également. 
  • N'y-a-t-il pas grand risque à mettre tous les toreros dans le même sac sous prétexte qu'ils s'affichent avec Juli et les toros qui vont avec? Autrement dit comment faire cette omelette sans casser au passage des oeufs qui n'ont pas de responsabilité directe?
  • Le danger - en posant comme valeur suprême la notion de combat - de s'enfermer dans une tauromachie où caste, testostérone et matière grise sont les références dominantes, est-il négligeable? Cette réduction, même en temps de révolte, est-elle tolérable?  Quod et quid du toreo artiste?
  • Comment mettre un terme aux agissements frauduleux de certains (mise à l'écart d'un toro trop bien présenté, dans ce cas)?  Comment le cochon de public payant et les aficionados, de surcroît, peuvent-il faire respecter leurs droits à une intégrité? Pour commencer en étant informé, et ici Zocato a fait son boulot, honorant la devise de son journal: "Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.". 
Et puis? 
Quels autres moyens de lutte avons-nous? 
Revendiquer dans l'arène même - au risque parfois de l'injustice? 
Pratiquer la politique du gradin vide?
S'exprimer publiquement, via les blogs, sites, revues, medias?

Zocato a raison, "une autre corrida commence".


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